Retour sur le premier grand débat télévisé de l’élection présidentielle. Ils étaient cinq lundi soir sur les onze candidats en lice à débattre durant trois heures sur TF1. Parmi les grands thèmes abordés, les sujets de société dont l'éducation, la sécurité, la laïcité, les institutions et l'environnement, l’économie dont la protection sociale, le rôle de l’Etat, et le libre-échange, et l’international dont l'Europe et la place de la France dans le monde.
Les six autres candidats, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, François Asselineau ont été exclus de ce débat et se sont retrouvés sur CNEWS pour un débat bien moins médiatisé. L’absence des "petits" candidats pourrait poser une question démocratique, pour le politologue Jean Guarrigues. Mais "on a bien vu qu’avec cinq candidats, cet exercice a duré près de trois heures et demi. Et que c’est difficile d’avoir des véritables développements de fond lorsqu’on est assez nombreux. Imaginons ce que cela aurait été avec onze candidats. Soit on réduit le nombre des questions, soit on organise des débats bilatéraux" ajoute le politologue.
Ce débat s’est poursuivi jusque très tard dans la soirée. "Un effet de lassitude peut s’installer et être préjudiciable pour l’image de ceux qui y participent. D’un autre côté, il y a eu un certain nombre de points saillants d’interpellation des uns et des autres pour apporter un peu de vie à ce grand débat. Et l’exercice a tout de même été utile pour préciser les positions des candidats, et la stature de chacun" analyse Jean Guarrigues.
L’un des sujets qui a suscité le plus de tensions, c’est celui de la laïcité. "Je ne m’explique pas une telle tension, puisque la majorité des candidats ont rappelé que la laïcité, c’est la loi de 1905. A partir de quelque chose de relativement simple, on voit que des débats collatéraux viennent polluer cette question. Ce devrait pourtant être un socle commun sur lequel réfléchir ensemble" regrette le politologue.
La question des affaires judiciaires a également été abordée, sans toutefois placer les candidats concernés, en l’occurrence François Fillon et Marine Le Pen dans l’embarras. Pour Jean Guarrigues, "on a dit et répété que les affaires avaient pollué la campagne et fait oublier les programmes. Les candidats ont voulu se recentrer sur l’essentiel et ne pas se perdre dans des accusations qui les auraient fait apparaître comme les perturbateurs de ce débat".
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