Quinze opérations sont actuellement menées sur quatre continents. Elles réunissent des Casques bleus de 120 pays du monde. Entre 1948 et aujourd’hui, 3 000 Casques bleus ont perdu la vie au cours d’opérations de maintien de la paix.
"Les Casques bleus ont été inventés lors de la crise de Suez en 1956. Les opérations de maintien de la paix sont toujours un peu ambigües. Il y a des opérations d’observation et des missions d’interposition. Ce sont des missions de stabilisation. Dans ces cas-là, on ne demande plus aux Casques bleus de faire de l’interposition, mais bel et bien de stabiliser un pays qui est en pleine crise" explique Ronald Hatto, chercheur canadien à l’Iris, enseignant à Sciences Po Paris et auteur du livre "Le maintien de la paix : l’ONU en action" (éd. Armand Colin).
"Généralement, vous avez une résolution de l’ONU qui crée la mission. Et cette résolution est plus ou moins explicite à propos du droit des soldats de la paix à utiliser la force. En général, on va utiliser le chapitre 7 pour permettre aux soldats d’utiliser la force en dernier recours. Dans ce cas-là, c’est le Conseil de sécurité qui adopte les résolutions qui autorisent les Casques bleus à utiliser la force sur le terrain. Mais le problème qui se pose, et cela a toujours existé, c’est que les Casques bleus restent en contact avec leur pays d’origine, même sous le drapeau de l’ONU" ajoute-t-il.
"La seule véritable mission qui fut un succès, c’est la Namibie. Il y avait des civils et des militaires de l’ONU qui en 1989-1990 ont fait que la Namibie puisse devenir un Etat viable. A part cette mission, les succès sont toujours un peu limités. La principale faiblesse de ces forces est de ne pas être véritablement autonome. Leur plus grande force, c’est la légitimité qui les entoure" conclut Ronald Hatto.
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