Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen, nous rappelle que dans le cadre de la préservation de la biodiversité, il existe de nombreuses solutions et nous pouvons en voir les effets rapidement.
Pour commencer, un classique qui fonctionne aussi pour le climat : manger moins et mieux de viande. L’élevage occupe 70% de toutes les terres agricoles et 30 % de la surface terrestre globale, et il est responsable d’une grande partie de la déforestation en Amazonie.
Tout aussi classique, mais peut-être moins intuitif manger moins de poisson. Pour être plus précis, ne plus acheter de poisson issu de la pêche industrielle. Privilégiez les pêches locales. Pour celles et ceux et celles qui résident loin de la mer, vous pouvez consulter le site de Poiscaille. Un site internet qui permet de récupérer 72h après avoir été pêchés, dans un point relais ou à son domicile, des poissons issus de pêches durables et françaises situées à moins de 20km des côtes, et pour lesquels les pêcheurs sont rémunérés 35 % de plus.
Troisième idée : vérifier que les produits que vous achetez ne contiennent pas d’huile de palme. L’huile de palme est présente dans de nombreux produits alimentaires : chips, céréales, barres chocolatées, pizzas, lait infantile, glace, et un peu dans les produits cosmétique. L’huile de palme est l’une des premières causes de la déforestation en Asie du Sud-Est. Si on n’achète plus que des produits bruts frais, on fait tomber sa consommation personnelle d’huile de palme de près de 80 à 90%.
Vous pouvez aussi poser des nichoirs sur vos arbres ou balcons : les oiseaux pourront plus facilement nicher dans des conditions sereines. Ne pas tondre tout votre jardin : cette zone sera un sanctuaire pour les insectes. Mettre des points d’eau à disposition des animaux : le manque d’eau peut être mortel pour de nombreuses espèces en période de forte chaleur ou lorsque les températures sont négatives et que l’eau est gelée en surface.
Construire une ruche kényane : cet abri spécialement conçu pour les abeilles n’a pas pour vocation de récolter du miel mais plutôt de créer un refuge adéquat à ces pollinisateurs.
La préservation de la biodiversité est aussi importante que le dérèglement climatique. Commençons par les océans. Selon une étude américaine, la perte de la biomasse dans les océans dérégule le cycle carbonique des océans. Or les océans sont le premier poumon de la terre. La préservation de la biodiversité est importante aussi parce que 80% des cultures sont pollinisées par les animaux. Dit autrement, la chute de la biodiversité met en danger notre sécurité alimentaire. Enfin parce que les médicaments sont fabriqués à 70% avec des molécules actives de plantes sauvages. Pour résumer, on vit de la nature, on vit avec la nature, on vit dans la nature, on vit en tant que nature.
En 1968, les baleines à bosse n'étaient plus qu’une centaine, elles sont aujourd'hui près de 40 000 grâce à l’interdiction de leur pêche. Autre exemple en Méditerranée, le Parc national de Port-Cros était un vaste désert quand il a été créé. On comptait cinq mérous lors de sa création, on en compte plus de 800 aujourd’hui. Tout cela parce que la pêche y est strictement réglementée. Quand on prend les bonnes mesures, ça fonctionne. Nous avons deux cartes dans nos poches pour aider la biodiversité : la carte d’électeur et la carte bleue. À nous de décider si nous préférons l’argent ou le vivant.
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