Samedi 20 janvier, cela fera un an que Donald Trump a pris ses fonctions à la Maison Blanche. "Il y a eu une forme de sidération au moment de l’élection. Je dois avouer très humblement, un peu comme tout le monde, que je m’étais totalement planté. Je ne voyais pas de possibilités que Trump puisse être élu. Lorsqu’il est arrivé, ce que je pensais est finalement arrivé. Je pensais qu’il aurait beaucoup de mal à légiférer et qu’il y aurait une résistance très forte de la société civile" explique ce spécialiste des Etats-Unis.
Aujourd’hui, "cette Amérique qui n’a pas voté Trump reste dans un état de sidération et dans le sentiment d’une catastrophe absolue. Mais il faut reconnaître les choses comme elles sont. Jusqu’à présent, Trump a connu plus d’échecs que de succès. En parallèle, il ne pense qu’à sa base, au camp qui l’a élu. Sa tactique politique consiste à préserver les garanties qu’il donne à sa base électorale pour remporter la majorité à l’intérieur du grand camp conservateur. Même s’il a 25 % de l’opinion avec lui, c’est suffisant pour gagner la bataille" ajoute Sylvain Cypel.
Donald Trump est, tout le monde le sait désormais, un personnage haut en couleurs, imprévisible. L’exercice du pouvoir "lui a fait découvrir des choses. Mais il n’a pas du tout changé. C’est une personnalité à la fois très complexe et relativement simple à comprendre. Il est d’un narcissisme totalement délirant. C’est quelqu’un qui est profondément conservateur. Sa xénophobie et son racisme ne sont pas des hasards. Cela correspond à des choses profondes en lui" précise le journaliste.
Chaque jour depuis un an apporte son lot de tweets rageurs, de déclarations provocantes, de gestes déplacés. Mais est-ce-que Trump vaut mieux que sa caricature ? "Ce n’est pas un écran de fumée. Il ne s’informe que par la télévision. Il ne lit pas les rapports, il ne lit pas les textes, les documents. On ne peut pas imaginer personnage plus éloigné d’Obama. Il a une capacité d’attention limitée, de l’ordre de deux à trois minutes. Il est ce que montre sa caricature" analyse encore Sylvain Cypel.
Malgré tout ce contexte, en un an, Donald Trump a réalisé des choses sur lesquelles il s’était engagé durant sa campagne. "Il n’a réussi à faire passer qu’une seule loi, une réforme fiscale avantageuse pour les entreprises et encore plus avantageuse pour le 1%, les très riches. Il n’a pas fait que ça. Il a agi par décrets dans la santé, l’environnement, sur l’immigration avec des résistances de la société civile" énumère le journaliste.
L’un des points sur lequel Donald Trump est attendu au tournant par la communauté internationale, c’est le climat. A ce sujet, Sylvain Cypel semble formel. "Donald Trump ne reviendra pas sur le climat. Il y a une pression très forte des mairies, de certains Etats et des entreprises qui se sont engagés à mettre en œuvre des actions respectant l’environnement, et qui résistent aux directives de Trump".
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