CETA, c'est signé. Dimanche 30 octobre 2016, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada permet une entrée en application provisoire de l'accord qui doit encore être ratifié par les Parlements des pays de l'UE. La rébellion wallonne n'aura fait que reculer de trois jours la signature.
Succès pour l’Europe, chance pour les entreprises et pour l’emploi, disent les partisans du CETA ; nivellement par le bas des normes environnementales, sanitaires et sociales, perte de souveraineté judiciaire devant les multinationales, fuite en avant dans le libre-échangisme, rétorquent ses opposants. Parmi eux, le député européen écologiste Yannick Jadot dont la vidéo postée le 27 octobre sur Facebook a été vue plus d'un million de fois.
A la suite du Parlement wallon, les opposants au CETA se sont fortement mobilisés lors de ces dernières semaines. Pour Elvire Fabry, de l'Institut Jacques-Delors, "on a un petit peu le sentiment que tout s'est précipité sur ces derniers jours dans un moment de crise". Or, selon Chloé Stevenson "cela fait déjà des mois et des années que à la fois les citoyens et certains Parlements des Etats membres signalaient qu'il y avait des problèmes avec cet accord". L'opposition de la Wallonie a crisitallisé une série d'opposition qui existaient depuis plusieurs mois. "Il y a eu un vrai manquement de la part de certains politiques en terme de transparence, en terme d'animation du débat politique."
Le TAFTA, traité commercial est toujours en négociation entre les Etats-Unis et l'Union européenne. "Le débat s'était concentré sur le Tafta/TTIP, il s'est reporté sur le CETA, on ne parle des autres accords en cours de négociation avec les autres pays dans le monde", rappelle Elvire Fabry, pour qui l'enjeu est moins une question de transparence que de mise en débat dans les Etats membres.
Mathilde Dupré précise la spécificité du CETA, "le premier accord de commerce et d'investissement de cette ampleur-là que l'on s'apprête à signer avec un pays qui est parmi les plus grandes puissances économiques mondiales. Ce n'est presque plus un accord de commerce puisqu'il porte sur des sujets comme la santé, l'éducation, la protection des données, les services culturels, etc."
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