Moins d’un mois après sa nomination, à la suite de la victoire des travaillistes, Keir Starmer vit déjà sa première crise au pouvoir. Depuis l’attaque au couteau qui a coûté la vie à 3 enfants, à Southport, le 29 juillet dernier, le Premier ministre britannique doit faire face à des manifestants violents.
Depuis presque une semaine, les manifestations se sont propagées, de Southport (dans le Nord-ouest de l'Angleterre) jusqu'à Birmingham ou encore Biristol. Les émeutiers s’en prennent à la communauté musulmane, aux mosquées et désormais aux migrants. Keir Starmer, le Premier ministre nouvellement nommé, a fermement dénoncé les violences et promet des condamnations fermes. Pour Pierre-Alma Bonnet, maître de conférence en civilisation britannique à l’Université de Lyon, le Premier ministre britannique gère plutôt bien la situation.
"Keir Starmer n'a pas vraiment le choix doit, il s'imposer et montrer qu'il a l'étoffe d'un Premier ministre. Il faut se souvenir qu'il a été élu en rejet des conservateurs, ce n'est pas le raz-de-marée personnel qu'a connu Tony Blair lors de élection, en 1997".
"Le Parlement est en "recess" en ce moment, mais beaucoup demandent à ce que les députés rentrent plus tôt de leurs vacances" précise Pierre-Alma Bonnet. Une situation idéale pour les opposants politiques de Keir Starmer, qui l'attaquent de toute part, notamment Nigel Farage, le leader de la droite souverainiste anglaise ou encore son prédécesseur côté travailliste, Jeremy Corbyn. "Une brèche s'ouvre", selon Pierre-Alma Bonnet, mais rappelons que "le Premier ministre conserve une majorité confortable qui devrait lui permettre de gérer la situation."
Actuellement, plus de 6 000 policiers sont toujours mobilisés dans le tout pays pour tenter de contrôler la situation. Les habitants de Southport ont, quant à eux, appelé à un retour au calme, alors que d'autres manifestations anti-fachistes, cette fois, ont pris la place à Londres. Une question reste en suspens : quelles réponses apporter aux colères qui s’expriment ?
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