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Première journée de commémoration du génocide des arméniens

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  - Modifié le 24 juin 2021
Le dossier de la rédactionPremière journée de commémoration du génocide des arméniens
Ce 24 avril est la première Journée nationale de commémoration du génocide des Arméniens. Une commémoration qui cristallise les tensions avec la Turquie qui ne reconnaît pas le génocide.
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Le 24 avril est désormais en France la "Journée nationale de commémoration du génocide des Arméniens". L'occasion de revenir sur ce génocide qui n'est toujours pas reconnu par la Turquie. Les Arméniens de l’Empire ottoman sont en 1915 une minorité chrétienne dans un empire musulman, elles seront les victimes du premier génocide du XXème siècle. Tout commence le 24 avril. Cette nuit-là, le préfet de police de Constantinople, devenue Istanbul en 1930, ordonne l'arrestation de l'élite arménienne de la ville. Six cent intellectuels sont exécutés en quelques jours. Dans les mois qui suivent, les populations arméniennes sont prises pour cible sur l'ensemble du territoire ottoman. Entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués de manière systématique entre 1915 et 1917.

Emmanuel Macron a donc annoncé la création d’une journée nationale de commémoration du génocide des Arméniens qui aura lieu chaque 24 avril. C'était une promesse de campagne. Le chef de l'État l'a annoncé lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France le 5 février dernier.
 

Un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience. Notamment parce que désormais on parle de ce qui a été vécu dans leurs familles. Pendant longtemps, c'était un sujet tabou, y compris au sein des familles arméniennes. C'est ce dont témoigne le père Joseph Kelekian, vicaire de l'éparchie catholique de Sainte-Croix de Paris.
 

Mais cette décision a été condamnée par Ankara car le gouvernement actuel de Turquie continue de contester l’idée qu’il y ait eu une volonté systématique de les exterminer, rejetant de ce fait le terme de « génocide ». Alors, lorsque la France a annoncé son intention d'instaurer une journée de commémoration du génocide des arméniens, cela n'a pas plu au président Recep Tayip Erdogan.  Cent ans plus tard, cet épisode tragique de l’histoire cristallise toujours des tensions avec le gouvernement turc. Pour preuve : il y a quelques jours, la députée de la Manche, Sonia Krimi, a eu une violente altercation au sujet du génocide des arméniens, lors d'une réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Otan en Turquie.

 

Pourtant, dès 2005, l'AKP, parti fondé par l'actuel président Recep Tayip Erdogan, semblait prêt à faire évoluer sa position. Les explications de l'historien Vincent Duclert, spécialiste du génocide des arméniens.
 

 
La première des raisons pour lesquelles la Turquie continue de nier le génocide est liée aux fondations de l’Etat turc moderne :  la république laïque fondée par Kemal en 1924 a repris en partie l’héritage du gouvernement Jeune-Turc, et embauché une grande partie de ses cadres. Or, beaucoup ont été parties prenantes dans le génocide.Même si le président du pays a présenté ses condoléances en 2014, la Turquie a toujours refusé de parler de génocide des Arméniens, comme nous le dit l'historien Vincent Duclert.

 

 
La communauté arménienne de France souhaite désormais que la négation du génocide des arméniens soit  punie par la loi, même si pour le père Joseph Kelekian, vicaire de l'éparchie catholique de Sainte-Croix de Paris, il ne s'agit pas d'un enjeu majeur.

Une loi a été adoptée en 2011 pour punir sa négation, mais elle a été censurée depuis par le Conseil constitutionnel. Ce dernier estime que la loi porte une "atteinte inconstitutionnelle à l'exercice de la liberté d'expression et de communication". A noter enfin que l’Union des Assyro-chaldéens de France souhiate que cette journée de commémoration soit également élargie aux assyro-chaldéens. Car selon eux, entre 1915 et 1918, 350 000 Assyro-chaldéens ont trouvé la mort, soit la moitié de la communauté en Turquie. Elle réclame donc une reconnaissance officielle des faits par la France. L’une des possibilités, pour ce faire, serait que la commémoration du 24 avril soit dédiée à tous les chrétiens d’Orient qui ont souffert après 1915, dans la nouvelle Turquie.Mais pour l'instant ce n'est pas à l'ordre du jour.

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