Créée en 2021 à Trémont, près de Vihiers, l'entreprise Isol'en Paille fabrique des bottes de paille prêtes à l'emploi pour isoler les bâtiments. Objectif : promouvoir cet isolant plus écolo que la laine de verre. L'entreprise compte doubler sa production en 2023, avant d'ouvrir d'autres usines dans toute la France.
Créée début 2021 à Trémont, près de Vihiers, l’entreprise Isol’en Paille fabrique des bottes de paille prêtes à l’emploi pour isoler les bâtiments. Elle a doublé sa production en 2022, et espère faire de même en 2023.
Sous le hangar de 2 000 m², la botteleuse tourne à plein régime. Cette machine fabrique une centaine de bottes de paille par heure. Empilées sur de grandes palettes, elles sont prêtes à partir sur les chantiers.
« Le besoin du secteur de la construction, c’est d’avoir des bottes de paille calibrées, d’une dimension constante, toute l’année, explique Nicolaas Oudhof, le fondateur d’Isol’en Paille. C’est ce qu’on fait ici. »
« Toute l’année, on fait venir des grosses bottes de paille, qui sont stockées chez les agriculteurs, et on les décompacte pour les mettre aux bonnes dimensions du bâtiment », décrit-il.
Isol’en Paille produit des bottes de paille de 22 ou 36 centimètres d’épaisseur, pour isoler les murs, les toitures, les planchers. Elles sont livrables sous un mois. « Chez un agriculteur, il faut commander un an avant », rapporte Nicolaas Oudhof.
Cet ingénieur du bâtiment souhaite ainsi promouvoir l’usage de la paille comme isolant, car il la juge plus efficace que la laine de verre. « La paille apporte à la fois de la densité pour isoler du chaud et de l’air pour isoler du froid », souligne-t-il.
Cet isolant est aussi plus écologique. « La paille stocke du carbone par sa pousse annuelle dans les champs, tandis que la laine de verre nécessite de chauffer le verre à plus de 1 000 degrés, ce qui consomme beaucoup d’énergie. »
Avec la hausse du coût de l’énergie, la paille devient compétitive. Isol’en Paille la vend à 16 €/m² pour les bottes de 36 centimètres d’épaisseur, 12 €/m² pour celles de 22 centimètres.
En 2022, l’entreprise a vendu 80 000 bottes de paille, essentiellement pour isoler de grands bâtiments. « Les maisons ne représentent que 20 % de notre clientèle. On travaille surtout sur des immeubles, des collèges, des gymnases… », énumère Nicolaas Oudhof.
« Le but, c’est de doubler la production chaque année », confie-t-il. Il compte passer de 300 à 600 tonnes de paille en 2023, avant d’ouvrir d’autres usines à partir de 2024. Le deuxième atelier devrait ouvrir en Bretagne.
« L’idée, c’est d’ouvrir des filiales dans toutes les régions, pour que les bottes de paille soient produites localement, au plus près des chantiers, explique Nicolaas Oudhof. Pour que ce soit vertueux , il ne faut pas que les bottes de paille soient faites à 500 kilomètres. »
Dans son usine de Trémont, la paille vient d’une dizaine de fermes situées dans un rayon de 50 kilomètres. Ses bottes partent sur des chantiers dans tout le Grand Ouest jusqu’à Paris.
Aujourd’hui, la paille est très minoritaire dans le secteur de la construction : elle représente 0,25 % du marché de l’isolation en France. Pourtant, il y a de quoi faire : 50 % de la paille produite en France n’est pas utilisée par les agriculteurs.
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