Présidentielle 2022 : Le grand âge, avec Les Petits Frères des Pauvres

Une population passée sous silence

L'association Petits Frères des Pauvres a recueilli la parole de "vieux électeurs" dans un recueil éponyme. Une façon de mettre un peu de lumière sur ceux qui, bien souvent, tombent dans l'oubli une fois la retraite arrivée, ceux qui restent dans l'ombre des actifs.

Pourtant, si la voix ne porte pas, les préoccupations sont nombreuses : le pouvoir d'achat en premier lieu. Aujourd'hui le minimum vieillesse est plus bas que le seuil de pauvreté, environ 900 € par mois et les retraités sont de plus nombreux, ces dernières années, à se tourner vers les associations caritatives, faute de joindre les deux bouts.

En 2070 selon @InseeFr les 65 ans et + représenteront près de 30 % de la population française.
Réfléchir aux conditions de vie des vieux d’aujourd’hui, c’est bâtir une meilleure société pour les vieux de demain. #vieilliradelavenir #Presidentielle
?https://t.co/hNBCUsKt2a pic.twitter.com/1dp6JXKhW6

— Petits Frères des Pauvres (@PFPauvres) March 10, 2022

Repenser le regard posé sur la vieillesse

Autre souhait fort des personnes interrogées, pouvoir vieillir en autonomie et à domicile. Pas simple quand les transports, les logements et les services publics n'ont pas été pensé pour cela. "Les personnes âgées veulent vieillir dans leur quartier, leur territoire, mais cela soulève une vraie question d'accès aux services, aux commerces et aux soins" explique Fabrice Bruyère, le directeur régional des Petits Frères. 

Certains n'ont pas le choix, devenus trop dépendants, ils doivent se rendre en maison de retraite ou en EHPAD. Des lieux de vie à part, qui, eux aussi, doivent être repensés "Ce qui manque, c'est le temps (des soignants), ils sont dans la rentabilité, il faut revaloriser ces métiers" insiste Fabrice Bruyère "Cela peut faire un effet auprès des jeunes et puis c'est un enjeu majeur pour les personnes âgées de rester en lien avec les autres". Plus de 500 000 français souffrent de mort sociale selon l'association.

26 départements français n'ont pas de service de soins palliatifs

Terminer sa vie, accompagné, dans la dignité, c'est aussi une demande forte des personnes âgées, or, dans plusieurs territoires français, les conditions pour cela ne sont pas réunies. L'association demande aux candidats à l'Elysée de mettre fin à cette disparité, cause de grandes souffrances.

"Changer le regard sur la vieillesse ça passe par l'éducation, par le tissu associatif et sur tous les sujets. Ecouter, prendre en compte, c'est aussi avancer ensemble. C'est un vrai sujet politique, il est important de poser un regard plus positif, ça va tous nous concerner à un moment ou un autre." Fabrice Bruyère, directeur régional de Petits Frères des Pauvres.