Retour sur une campagne et une élection présidentielle bien particulière, alors que les Français sont sur le point de choisir leur prochain président de la République. Au cours de la campagne, et dans les débats, les sujets de fonds ont souvent été oubliés au profit de polémiques ou d’affaires.
Cette campagne a confirmé que nous vivons dans un pays fracturé, au sein d’une société qui a du mal à faire corps. "C’est le résultat d’une incapacité de l’ensemble des gouvernements français d’affronter vraiment les difficultés sociales et politiques que nous avons. Nous avons laissé creuser des inégalités considérables, nous avons laissé des quartiers à la dérive, nous avons laissé une industrie s’en aller. Et tout ça il faut essayer de le reprendre, avec en trame de fond la solidarité, la justice sociale pour les plus pauvres" analyse Pierre de Charentenay.
Quant aux catholiques, ils se rendent compte qu’aucun des candidats n’est complètement compatible avec les valeurs de la doctrine sociale de l’Eglise. La Conférence des Evêques de France ne s’est d’ailleurs pas positionné aussi clairement qu’en 2002 vis-à-vis du Front National. "La doctrine sociale de l’Eglise offre des critères d’enseignement sur la solidarité, la subsidiarité, la destination universelle des biens. On a des critères assez clairs sur l’analyse que l’on peut faire de cette situation" explique encore le père de Charentenay.
Des religieux se sont exprimés à titre personnel. "Mgr Pontier l’a rappelé. L’Eglise n’est pas là pour prendre parti et donner un choix particulier. Mais en même temps, beaucoup de chrétiens ont fait un choix. L’Institution est gênée. Voilà la difficulté. D’un autre côté, la CEF a donné des indications assez claires" rappelle le père jésuite.
Ce qui est certain, c’est que le ou la président(e) élu(e) devra prendre en compte cette campagne et ses heurts. "Il devra prendre en compte un certain nombre de sujets qui n’ont pas trop été abordés, comme l’écologie intégrale. Il y a d’autres sujets très importants comme les prisons, dont on n’a pas beaucoup parlé, tout comme l’école" lance Pierre de Charentenay.
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