L'image pourrait être forte : un cardinal dans une salle d'audience, pour un procès hors norme qui va s’ouvrir ce lundi 7 janvier devant le tribunal correctionnel de Lyon. Le cardinal Philippe Barbarin est cité à comparaître pour non-dénonciation d’abus sexuels sur mineurs et non-assistance à personne en péril par d’anciennes victimes présumées du père Bernard Preynat.
Après plusieurs reports successifs pendant un an et demi, il y aura donc bien un procès visant l'archevêque de Lyon. Un rendez-vous judiciaire très attendu par François Devaux, le président de l’association de victimes La Parole Libérée.
François Devaux explique que la procédure judiciaire a été engagée pour démontrer le système existant dans une institution, l’Eglise, pour gérer le cas du père Bernard Preynat, accusé d'avoir agressé sexuellement 70 enfants pendant une vingtaine d'années dans la paroisse Saint-Luc de Sainte-Foy-lès-Lyon.
Au-delà du cardinal Barbarin, les plaignants ont aussi appelé à comparaître cinq autres personnes : deux assistants du cardinal, des laïcs (Pierre Durieux, directeur de cabinet, et Régine Maire, chargée de l'écoute des victimes), ainsi que trois religieux en responsabilité dans le diocèse de Lyon après la mutation en 1991 de Bernard Preynat de Sainte-Foy-lès-Lyon dans des paroisses du Roannais : deux évêques (l’archevêque d’Auch Mgr Maurice Gardès et l’évêque de Nevers Mgr Thierry Brac de la Perrière) et le père Xavier Grillon.
Du côté du diocèse de Lyon, cette citation directe est abordée avec sérieux et gravité. Pour l’évêque auxiliaire Mgr Emmanuel Gobilliard, ce procès doit être un moment de vérité.
Les débats au tribunal devraient durer trois jours, avec comme enjeu juridique central, le point de départ de la prescription pour non-dénonciation d’abus sexuels. 200 journalistes se sont accrédités pour suivre le procès.
Dans le diocèse de Lyon, les fidèles sont divisés sur cette procédure judiciaire. Un reportage de Margaux Caroff au sanctuaire Saint-Bonaventure de Lyon :
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