Six ans après les effondrements qui avait causé la mort de 8 personnes rue d'Aubagne à Marseille, un procès s'est ouvert cette semaine pour six semaines. Sur le banc des accusés : 87 prévenus dont l'ancien adjoint au maire de l'époque, Jean-Claude Gaudin.
Jeudi 7 novembre s'est ouvert un procès hors-norme à Marseille : celui des effondrements des immeubles de la rue d'Aubagne qui avaient fait 8 morts le 5 novembre 2018. Six ans d’instruction ont abouti à ce procès qui va s'étendre jusqu'au 18 décembre.
Sur le banc des accusés, 16 prévenus, face à 87 parties civiles, dont Mael Camberlein, membre du collectif du 5 novembre à Marseille, demeurant alors au 69 de la rue d'Aubagne.
Les 63 et 65 de la rue d’Aubagne sont tombés à 9h, le 67 a été démoli par la mairie à 17h en abîmant notre immeuble… qui a ensuite été détruit, avec nos affaires et toute notre vie dedans
L'ancien habitant s'est uni avec d'autres délogés pour constituer un collectif qui a co-écrit une charte de relogement en juin 2019. “Nous voulons savoir s'il y a une possibilité de faire changer les lois pour que
la politique publique peut être construite par le bas : les militants, les usagers…"
Pour que ça n'arrive plus jamais, ça n'aurait jamais dû arriver
Ce que Maël attend de ce procès inédit ? “des peines exemplaires, et qu’on sache les responsabilités : qui devait faire quoi ?”, notamment parmi les prévenus renvoyés devant le tribunal suite à l’instruction judiciaire : Julien Ruas, ancien adjoint au maire de Marseille, en charge de la prévention des risques, seul élu de la ville mis en cause, Richard Carta, l'expert qui avait autorisé les locataires du 65 à réintégrer leur immeuble après une première alerte quelques jours avant le drame, Xavier Cachard, propriétaire d'un appartement au 65 et ancien Vice-Président de la Région, et Marseille Habitat, le bailleur public propriétaire du 63 rue d'Aubagne, vide au moment de l’évènement mais très dégradé.
Ils sont tous les 4 accusés d’homicides et de blessures involontaires.
D’autres prévenus sont convoqués directement par les parties civiles, notamment le syndic de l’immeuble 65 et une dizaine de copropriétaires, poursuivis pour ne pas avoir réalisé les travaux nécessaires.
Le grand absent de ce procès, c’est l’ancien maire de Marseille : Jean-Claude Gaudin, décédé l’année dernière. Il n’était pas poursuivi dans cette affaire, même si c'était le souhait de certaines parties civiles.
Un sentiment de colère était déjà perceptible lors de cette première journée d'audience...
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