Le ministre de l'Intérieur de François Hollande, Bernard Cazeneuve, était attentivement écouté ce 10 octobre 2022 par la cour. La question de la sécurité et de l'anticipation des actes terroristes en question au procès de l'attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais.
100% de précaution ne donne jamais un risque zéro. Bernard Cazeneuve a décidé de répondre et avec des chiffres, à la cour, lors du procès du 14 juillet 2016. Celui qui était ministre de l'Intérieur au moment des faits a décidé de revenir sur le dispositif mis en place. "Cette vérité, nous la devons et chacun doit y contribuer avec la part de ce qu'il sait avec la plus grande exigence" dit Bernard Cazeneuve.
"Il y a sur ce sujet une instruction mais les questions sont posées par les parties civiles" explique le ministre de l'Intérieur qui a parlé de ce qui avait été prévu pour la sécurité. Nice devait recevoir de nombreux évènements en juillet 2016 et Bernard Cazeneuve souligne "une coopération de la police municipale et nationale fluide pour ne pas dire exemplaire". Est concédé, "un déficit de policiers" nationaux à Nice: plus de 100. Le niveau de la police municipale "est très significatif" en 2016: 391 agents dans la ville.
Le soir même du 14 juillet 2016, Bernard Cazeneuve indique à la cour que 64 policiers nationaux étaient présents pour sécuriser la manifestation. C'est "20% supérieur à ce qui a été le cas l'année précédente" indique le ministre de l'Intérieur de l'époque. Sur la stratégie, "il y avait des points qui avaient vocation à être tenus par la police municipale" pour diriger les véhicules hors de la Promenade des Anglais et "dix points de contrôle de la police municipale et de la police nationale le long de la Promenade" ainsi que "des patrouilles dynamiques" sur la partie Prom'Party.
"Il aurait fallu un dispositif beaucoup plus robuste que des blocs de béton" indique Bernard Cazeneuve qui parle aussi de la question du repérage du camion, capté par les caméras de vidéosurveillance de la ville de Nice. "C'est une information que je ne connaissais pas en tant que ministre de l'Intérieur indique Bernard Cazeneuve qui précise que "ce n'est pas dans les rapports" de la police nationale. La réflexion de Bernard Cazeneuve à la cour concerne ces caméras:
Ce n'est pas parce que vous avez des caméras en nombre que vous êtes en situation d'analyser les images
"Ce n'est pas parce que vous avez des caméras en nombre que vous êtes en situation d'analyser les images" constate-t-il. "Si la police municipale avait interprété les images, les services de renseignement se mettent en mouvement, c'est une évidence" dit Bernard Cazeneuve qui pose alors la question: "La police municipale pouvait-elle analyser ses images ?" Un constat: "une masse d'images à analyser et "le manque d'un dispositif algorithmique" qui aurait pu faciliter le repérage d'images suspectes.
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