Un peu partout en France, les actes de profanations d'églises se multiplient. La semaine dernière, ce fut notamment le cas de deux églises dans les Landes. En Pays de la Loire, plusieurs actes de dégradations ont eu lieu. A Saint-Gilles-Croix de Vie, en Vendée, la ville et la paroisse ont déposé une vingtaine de plaintes pour des actes de vandalismes répétés dans trois églises et une chapelle. En Maine-et-Loire, c'est l'église Saint-Denis de Candé qui a été cambriolée. 300 hosties, trois calices et deux ciboires ont été volés.
Face à de tels actes, et à leur recrudescence, l’Eglise ne reste pas inactive. Outre le volet judiciaire avec les plaintes déposées, il faut également gérer l’aspect spirituel de telles affaires. D’après le droit canonique, lorsqu’une action "gravement injurieuse" est commise dans un lieu sacré, et que les fidèles y voient matière à scandale, le diocèse organise une messe de réparation, qui comprend un "rite pénitentiel".
Cette messe de réparation est présidée par l’évêque du diocèse, sauf si la profanation est mineure. A cette occasion, l’autel est dépouillé et les signes exprimant la joie sont retirés dans l’église. Au cours de la messe de réparation, une aspersion d’eau bénite est effectuée sur les fidèles et dans l’église, en vue de purifier. Ces messes de réparation ne sont jamais célébrées le dimanche, réservé à la célébration de l’Eucharistie.
L’ancien code canon de 1917, qui n’est aujourd’hui plus en vigueur, énumérait les actes pouvant entraîner une messe de réparation : "le délit d’homicide, l’effusion de sang grave et injurieuse, les usages impies ou sordides auxquels l’église a été affectée, l’ensevelissement d’un infidèle ou d’un excommunié frappé par sentence déclaratoire ou condamnatoire". Aujourd’hui, des messes de réparation sont le plus souvent célébrées en cas de vandalisme, de profanation, ou de meurtre.
On se souvient ainsi qu’en mai 2013, une messe de réparation avait été organisée dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, après le suicide par balle du militant Dominique Venner. A l’époque, le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Jaquin, avait indiqué que cette messe avait été organisée, non pas parce qu’il s’agissait d’un suicide, mais parce que le sang avait coulé dans le chœur de la cathédrale. Plus récemment, le 2 octobre 2016, une messe de réparation a été célébrée dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, après l’assassinat du père Jacques Hamel.
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