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"Puisqu'on est jeunes et cons, puisqu'ils sont vieux et fous"

RCF,  - Modifié le 27 mai 2020
La chronique des Scouts et Guides de France"Puisqu'on est jeunes et cons, puisqu'ils sont vieux et fous"
Doit-on parler d'une jeunesse sacrifiée pendant le confinement, une Covid-génération? Marie Mullet nous invite à nous poser cette question: "Peut-on relancer la jeunesse?"
DR - Marie Mullet est la présidente des Scouts et guides de France (SGDF)DR - Marie Mullet est la présidente des Scouts et guides de France (SGDF)

Une phrase entendue la semaine dernière m’a vraiment interpellée : "Sur les 28.000 décès du coronavirus il y en a eu 300 chez les moins de 50 ans et 1.100 chez les moins de 60 ans. Conclusion : les plus de 60 ans sont les nouveaux jeunes dont les sociétés modernes considèrent que leur vie mérite d’être défendue."

Là je sens que vous avez peur que je fasse une chronique générationnelle. Une chronique qui oppose les vieux et les jeunes. Une chronique un peu clivante qui ne comprendrait pas comment une société pourrait, pour prendre soin de ses plus âgés, hypothéquer la vie de ses générations futures. Je sens même que vous avez peur que j’aille un cran plus loin en me posant la question de cette génération des plus de 60 ans qui a profité des Trente Glorieuses, du plein emploi, de notre planète, du système de retraite post-Seconde Guerre mondiale et pour laquelle aujourd’hui on prend des mesures drastiques pour en préserver la vie, une nouvelle fois sans tout à fait se préoccuper des conséquences pour d’autres qui paient déjà les pots cassés de cette génération.

Vous pourriez me dire que si le Covid avait touché en premier lieu les enfants, les mesures auraient alors été les mêmes voire même décuplées. Et que tout cela n’est sans doute pas une question générationnelle. Notre société a choisi d’être précautionneuse envers ceux que le virus touche le plus. Dans cette précaution elle n’a pas encore réussi à protéger les plus jeunes des conséquences visibles et invisibles de cette crise. Je parle bien de la société, pas de nos gouvernements. Nos jeunes construisent leur immunité (sociale, affective, scolaire) en se frottant à la Vie, pas en l’évitant. Les écarter de cette vie par un principe de précaution était sans doute une décision nécessaire mais qui ne peut s’inscrire durablement.

La fracture scolaire à la rentrée de septembre, l’insertion des étudiants dans le monde du travail en pleine crise économique, la protection des enfants de l’aide sociale à l'enfance (ASE), dont les parents n’ont de ce rôle que le nom, la possibilité d’accéder à des formations en alternance dans des entreprises donc la question du coût va se poser : comment adresser ces sujets sans en faire un acte de jeunisme antagonique avec nos aînés ? Les milliards que nous allons dépenser pour relancer le tourisme, relancer l’automobile, relancer les banques, relancer la culture, pourraient-ils être dépensés pour relancer la jeunesse ? La question d’un vaccin contre le Covid absolument nécessaire pour protéger la population peut-elle remettre au goût du jour qu’aujourd’hui personne n’est sanctionné par 135 euros d’amende quand le vaccin contre la rougeole n’est pas effectué ?

"Avoir la vie devant soi" doit-il faire l'objet de moins d'attention de la part de la communauté des adultes que celui de "savoir que ses jours sont comptés" ? Terminer sa vie dignement ne peut se faire si cela amène à la commencer misérablement. Nous devons faire le choix que nos enfants soient la génération Laudato Si', pas une Covid-génération et ça, ça n’a pas de prix, comme pour nos aînés.

 

La chronique des Scouts et Guides de France
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique des Scouts et Guides de France
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