Alors que le secteur brassicole connaît des difficultés ces derniers mois, notamment pour les brasseries indépendantes, un autre modèle semble possible. Dark Lab, basé à Saint-Ours, ne se contente pas de brasser et de distribuer, mais se veut aussi un véritable lieu de vie.
En un an, le Dark Lab a su se faire une place. De l’aveu de Gaëtan Bouyer, son gérant, le pub est devenu "un lieu de rendez-vous pour les locaux, qui se le sont approprié". Créée il y a trois ans, la microbrasserie est désormais distribuée à Clermont-Ferrand et dans les environs.
Oui, mais voilà, en ce moment, le secteur traverse une période difficile. En 2024, 10 % des producteurs et vendeurs de bière français ont fait faillite. Gaëtan en explique facilement les raisons :
Ça coûte cher de faire de la bière, et c'est un secteur très concurrentiel. La bière, c'est un marché régionaliste : les gens achètent les bières de leur coin. En Auvergne, on compte entre 60 et 70 brasseries, par exemple.
Dans ce contexte, il faut donc savoir se démarquer. C'est aussi pour cette raison que le pub a remplacé "L'Ours des Roches", une ancienne adresse prisée du parc régional des volcans. Le but ? En faire un lieu où l'on peut boire un verre, se restaurer et même dormir, puisqu'un gîte est également intégré au bâtiment. "Le monoclient, ça ne fonctionne pas selon moi dans le monde brassicole. Aujourd’hui, on peut faire de l’événementiel, travailler avec Vulcania qui est juste à côté...", explique Gaëtan Bouyer.
L’événementiel est un enjeu majeur pour attirer du monde. Cet aspect est géré par Violette. Adossée au bar, elle nous explique le projet : "Nous voulons donner une image dynamique à l’endroit, et cela passe par une offre événementielle variée pour attirer des personnes de tous horizons."
On a organisé des événements vraiment sympas : une Halloween Party, un marché de Noël, une soirée réservée aux femmes avec un cours de yoga...
Cette offre est complétée par un service de restauration, non seulement le soir mais désormais aussi le midi, afin d’attirer un autre public.
Mais ce qu’il faut avant tout réussir quand on est une brasserie, c’est une bonne bière. Et ici, Basile, en charge de la production, nous dévoile le petit secret qui fait la saveur unique de Dark Lab. "Ça devrait même être utilisé par tout le monde, selon moi !" annonce-t-il. "Nous réutilisons nos levures d’une cuve à l’autre. Après une première utilisation pour fabriquer une bière, ces levures entrent en dormance, mais elles peuvent encore servir ! Grâce à ce procédé, elles peuvent être réutilisées une, deux, voire trois fois."
L’établissement espère désormais voir une belle saison estivale pour tirer un premier bilan de cette aventure.
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