Arrivé en décembre 2022, Jérôme Malet s’apprête à quitter le Puy-de-Dôme en fin de semaine pour rejoindre Mayotte. Le directeur de cabinet du préfet dresse un dernier bilan de ses deux années bien remplies dans le département et partage ses perspectives pour sa future mission. Témoignage.
Avant de changer d’horizons, Jérôme Malet nous accueille dans son bureau en préfecture, qu’il s’apprête à quitter en fin de semaine. Ce Réunionnais d’origine avoue partir "avec un brin de tristesse". En dressant le bilan de son passage, il évoque spontanément les atouts du Puy-de-Dôme : "Le Puy-de-Dôme, c’est un peu la France en miniature. Il y a, à la fois, une vraie urbanité avec la métropole clermontoise et son dynamisme économique et culturel. Une ruralité de plaine avec la Limagne et son entreprise phare, Limagrain, mais aussi une ruralité de montagne avec une tradition d’élevage..."
Parmi ses meilleurs souvenirs, deux moments marquants ressortent : "L’organisation et l’accueil du Tour de France masculin et féminin. Je suis encore impressionné par la sécurisation pour la montée au sommet du Puy de Dôme en 2023… Et bien sûr, le Sommet de l’élevage, avec à chaque édition plusieurs visites ministérielles, dont celle du Premier ministre lors de la dernière édition."
S'il met en avant le positif, Jérôme Malet n'élude pas non plus deux années décrites comme "intenses" pour ne pas dire ponctuées de crises. A son arrivée, les manifestations contre la réforme des retraites sont lancées : "mon premier mouvement social, c'est 19 000 personnes à encadrer dans les rues de Clermont." Il y a eu eu aussi la crise des agriculteurs, "Il a fallu sécuriser leur présence sur l'autoroute et organiser un dialogue avec eux..."
Ce qui aura marqué son passage, et qui est un vrai enjeu d'avenir c'est aussi cette lutte accrue contre la délinquance et le trafic de drogue : "A Clermont, nous avons fait partie des 10 villes qui ont bénéficié de moyens supplémentaires pour mener les opérations places nette XXL. Pour limiter la structuration de ces réseaux pré-mafieux, donc organisés, il ne faut pas les laisser s'organiser plus que cela !"
Mais désormais, Jérôme Malet tourne son regard vers l’avenir. Il a été nommé chef d’état-major en charge de l’immigration à Mayotte, une mission aux enjeux majeurs. En effet, le 101ᵉ département français fait face à une immigration massive en provenance des Comores, mais également d’autres régions : "L’ampleur du phénomène pèse lourdement sur la société mahoraise. La mission sera double : gérer le flux de migrants provenant des Comores et, désormais, d’Afrique des Grands Lacs... mais aussi travailler sur la situation des personnes en séjour irrégulier à Mayotte, qu’il faudra raccompagner chez elles."
Ce retour dans l’océan Indien a une saveur particulière pour cet enfant de l’île de la Réunion. Jérôme Malet, dans un sourire, compare le Puy-de-Dôme à une île métaphorique, soulignant sa capacité à exister par elle-même malgré ses défis, notamment ceux liés aux transports : "C’est un motif de fierté pour le territoire, car c’est une véritable force !" nous glisse-t-il.
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