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Quatre ans après son élection, le pape François seul contre tous

RCF,  - Modifié le 30 juin 2021
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Il y a quatre ans, personne - pas même les cardinaux qui l'ont élu - ne pouvait imaginer jusqu'où irait le pape François. Pour Arnaud Bédat, "c'est quelqu'un qui se bat en permanence."
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On savait que le pape suscitait des oppositions. Mais depuis le mois de février et l'affaire des affiches placardées dans les rues de Rome, "la guerre larvée" est désormais "déclarée", selon Arnaud Bédat. Cela fait quatre ans, jour pour jour, que le journaliste suit les faits et gestes du pape François. Il vient de publier "François, seul contre tous - Enquête sur un pape en danger" (éd. Flammarion).
Pourquoi "en danger"? En janvier 2015, un attentat avait été déjoué aux Philippines. On craint aujourd'hui pour sa sécurité: il y a la mafia italienne, Daech... Et on ne peut pas non plus exclure les intégristes catholiques, prévient Arnaud Bédat.
 

"Certains cardinaux n'ont pas vu à quel point ça allait bouger!"

 

jusqu'où ira le pape François?

13 mars 2014. Le pape François touché par la grâce. D'emblée l'homme en blanc se présente comme évêque de Rome, demande que l'on prie pour lui et donne le ton de son pontificat: la simplicité. Fini l'homme grave et introverti au regard sérieux derrière ses lunettes. Exit l'homme qui détestait qu'on le prenne en photo. "À Buenos Aires, c'était quelqu'un de très austère qui n'irradiait pas comme on le voit maintenant à Rome", selon Arnaud Bédat.

Personne n'imaginait jusqu'où il irait. Les cardinaux qui viennent de l'élire l'ont mandatté pour réformer la Curie: "Certains n'ont pas vu à quel point ça allait bouger!" Il n'est même pas certain, selon le journaliste, que Mgr Bergoglio serait élu si on refaisait l'élection aujourd'hui.

 



 

pourquoi il ne plaît pas à tout le monde

Banques du Vatican, réforme de la Curie, Synode sur la famille... "Le pape François a déjà fait énormément!" Mais parfois il n'y est pas allé de main morte. On se souvient de son discours de décembre 2014 sur les 15 maladies de la Curie. Et s en février 2017, on a vu l'opposition se manifester par la campagne d'affichage dans les rues de Rome, c'est dès 2005 qu'il y a eu "une première salve".
 

Quelques semaines avant le conclave qui a élu Benoît XVI, des cardinaux ont reçu des messages électroniques dénonçant son activité durant la dictature argentine. On a su par la suite qu'en fait il a œuvré pour faire libérer les deux prêtres jésuites. [Sur le sujet, lire l'ouvrage de Nello Scavo, "La liste de Bergoglio" (éd. Bayard, 2014).]

 



 

Une vie à se battre

Si l'on veut comprendre ce pape, il faut revenir quelques années en arrière et traverser un océan. Quand il était archevêque de Buenos Aires, il parlait déjà des "périphéries". À propos des personnes homosexuelles, il disait déjà: "Qui suis-je pour juger?" Et en 2007 à Aparecida, il dénonçait déjà la culture du déchet.

"Le pape François, c'est quelqu'un qui se bat en permanence." Cet homme qui en 2005 était sorti numéro 2 du conclave, juste derrière Benoît XVI, est né dans une famille d'immigrants italien à Buenos Aires. Entre 1998 et 2002, il a connu la première grande crise économique du XXè siècle. "Sa famille a été obligée de vendre le caveau familial."

 



 

sa préférence pour les pauvres

"Sa sensibilité aux pauvres est beaucoup due à sa formation jésuite." Pour Arnaud Bédat, "le chrétien établi n'intéresse pas" le souverain pontife. "Ce qui l'intéresse c'est d'aller chercher ceux qui ont tourné le dos à l'Église." Quand il était archevêque de Buenos Aires, il a refusé sa maison de fonction pour en faire une résidence pour prêtres retraités, il a refusé les gardes du corps et la voiture de fonction. Homme de la radicalité évangélique, "il fait passer l'ouverture avant tous les dogmes."

 

Journaliste, Arnaud Bédat a publié en mai 2014 "François L'Argentin" (éd. Flammarion)

 

Émission diffusée en février 2017

 

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