Après une année quasi blanche, le sport va peut-être reprendre ses droits en 2021. Jeux olympiques de Tokyo, Euro masculin de football, reportés, devraient avoir lieu cette année. Tout comme bien sûr les traditionnels Tour de France, Roland Garros et les différents championnats et compétitions. Mais que peut-on attendre du sport en 2021 ? Quel rôle peut-il exercer dans nos sociétés ? Peut-il évoluer, se transformer, dans un contexte de crise sanitaire et sans doute de crise économique ?
Le sport vient de vivre, une année 2020, inédite pour ne pas dire catastrophique tant d’un point de vue sportif qu’économique. Entre les reports et les annulations de compétitions, les stades vides, le sport professionnel se doit à présent de rebondir et de participer à sa façon au redémarrage de la société. "On va attendre beaucoup plus du sport en 2021, qu'il nous divertisse beaucoup plus, qu'il nous change les idées", explique Jean-Baptiste Guégan, enseignant en géopolitique du sport.
Le public attend bien sûr de retourner dans les stades et de vibrer à nouveau. Mais les sportifs également sont en quête de vibration. Pour Carole Gomez, directrice de recherche en géopolitique du sport à l'IRIS, ce lien entre spectateurs et athlètes, est l’un des enjeux de cette nouvelle année. "Il y a une attente de la part des sportifs qui ont aussi envie de se dépasser sur ces sujets-là. Leur motivation n'en a été que décuplée", explique-t-elle.
Le sport réussit sans doute mieux que la culture à fédérer les énergies, les cultures et à masquer les origines sociales et autres. Vincent Duluc, journaliste du journal L’Equipe, insiste sur la valeur ajoutée du sport dans nos sociétés surtout en temps de crise. "Ça a toujours été la place du sport d'offrir du rêve. Toutes ces activités-là ont un rôle essentiel à jouer. Il y a beaucoup de scénarios possibles mais moi dans cette pandémie j'ai été attaché au feuilleton retrouvé, de savoir qu'il y avait des matches malgré les stades vides", confie-t-il.
Le sport doit se réinventer notamment pour des raisons économiques. La crise va également avoir des conséquences sur un sport professionnel, souvent pointé du doigt pour ses excès. Carole Gomez estime qu’un nouveau modèle économique est inévitable. "On se rend compte qu'il y a une vraie crise du modèle parce qu'on sait que si on ne corrige pas les erreurs on va se retrouver dans la même situation où des clubs vont potentiellement mettre la clef sous la porte", analyse-t-elle.
Certains clubs ont déjà commencé à innover en matière sociétale ou environnementale. "On voit pour la fédération des sports de glace une vraie prise en compte des enjeux environnementaux. Cela débouche sur une reflexion plus large. Le monde d'après sera peut-être plus enthousiasmant", constate Jean-Baptiste Guégan.
Le sport professionnel du monde de demain est en cours de mutation et ne peut plus se contenter d’être seulement un acteur de son éco-système. Il est en train de se réinventer.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !