Souvenez-vous, le déclencheur de ce mouvement, fut cette fameuse taxe sur les carburants annoncée par le gouvernement. Une goutte de trop, une goutte qui a fait en quelque sorte déborder le réservoir. Un mouvement inédit car il présente un certain nombre de spécificités.
D’abord par le mode de mobilisation. Les troupes se forment sur les réseaux sociaux. Les Gilets jaunes ont commencé par signer des pétitions en ligne contre les prix du carburant, puis ils ont créé des groupes Facebook pour se rassembler. Autre particularité du mouvement, la présence de nombreuses femmes. Car les femes sont plus touchées par la pauvreté que les hommes. Elles sont plus susceptibles de se retrouver seules avec des enfants, à affronter la dureté de la vie économique.
Et si ce mouvement ne s’est jamais vraiment structuré et n'a pas de leader désigné, plusieurs personnalités ont émergées. C’est le cas d’Ingrid Levavasseur. Sa candidature annoncée aux élections européennes avait été très mal perçue au sein du mouvement. Agressée par des Gilets jaunes, l’aide-soignante de 32 ans ne manifeste plus, mais tente de démarrer une carrière politique.
Elle est candidate aux municipales, dans sa ville de Louviers, petite commune de l’Eure, sur une liste ancrée à gauche. En septembre dernier, elle a publié un livre "Rester digne", aux éditions Flammarion, dans lequel elle raconte son expérience sur les ronds-points et dans les manifestations. Une expérience qui lui a permis de se rendre compte qu’elle n’était pas seule mais aussi de faire tomber, ce sont ses mots, la cape de la honte.
Et face à cette crise profonde, un évêque s’était particulièrement mobilisé. On le surnomme désormais "l'évêque en Gilet jaune". Dès le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception, Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban dans le Tarn-et-Garonne s'est rendu sur les ronds points.
Un an après les premières mobilisations, le mouvement des Gilets jaunes a laissé incontestablement des traces sur la scène intérieure, mais pas seulement. A l’étranger aussi, les manifestations, les affrontements entre Gilets jaunes et forces de l’ordre ont marqué les esprits. Il faut dire qu’entre novembre et juin, le ministère de l’Intérieur a recensé près de 2.500 blessés côté manifestants et 1.200 du côté des forces de l’ordre. 10.000 personnes ont été placées en gardes à vue. Des violences qui ont incontestablement écorné l’image de la France et de son président, Emmanuel Macron.
"L'acte I" des Gilets jaunes, c’était donc le 17 novembre 2018. Dimanche, un an plus tard, aura lieu "l'acte 53". Des leaders du mouvement sont mobilisés, et la frange la plus radicale pourrait bien se retrouver une nouvelle fois dans les rues de Paris. Les forces de l'ordre sont sur les dents et ont demandé à toutes les unités une disponibilité à 100 %.
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