La Région veut redistribuer les crédits européens alloués aux zones Natura 2000 en direction des agriculteurs. Cette décision irrite le groupe des écologistes.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes compte aujourd’hui plus de 260 sites classés au réseau européen Natura 2000. L’Europe finance ainsi plusieurs dizaines d’actions en faveur de la protection de la biodiversité dans ces zones. Face à la baisse des subventions, l’exécutif régional souhaite réallouer ces crédits.
Les crédits européens sont prévus sur des périodes. Avant chaque fin de période, ils sont renégociés pour la suivante. Pour celle de 2023-2027, ils vont baisser de 20%. Face à cette diminution, la Région souhaite donner plus de moyens aux agriculteurs. Contacté, Thierry Kovacs, vice-président à l’environnement et à l’écologie positive détaille la position d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il explique que « ces crédits financent à la fois l’agriculture mais aussi les postes d’animations des sites Natura 2000 ». Avec le contexte actuel, « il n’est pas possible de baisser les crédits dédiés à nos agriculteurs ».
Cette décision, unique en France, agace les écologistes. « On est complètement déçus » indique Renaud Daumas, agriculteur en Haute-Loire et élu écologiste à la Région. Il se positionne déjà contre la volonté de la Région de mutualiser des postes d’animateurs de zones Natura 2000.
Depuis plusieurs semaines, cette décision tourne à la polémique et ne cesse d’enfler. Renaud Daumas craint la suppression « de dizaines de postes d’animateurs ». Selon lui, cette décision engendrerait « une banalisation de ces espaces naturels ». Il s’indigne contre une politique envers les zones Natura 2000 qu’il estime « au rabais ». La Région va continuer d’accompagner ces espaces. Thierry Kovacs l’affirme regrettant que l’État ait « mal négocié les crédits FEADER » selon lui.
Concrètement, Auvergne-Rhône-Alpes a déjà recruté « 8 équivalent temps plein pour porter la politique de la Région en la matière ». Thierry Kovacs assure qu’il n’y aura « pas de désengagement ». Des signes qui ne rassurent pas les écologistes. L’examen et le vote du budget où la décision devrait être entérinée promettent déjà des passes d’armes entre les deux camps.
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