Le synode sur l’avenir de l’Eglise s’est ouvert il y a tout juste une semaine à Rome. Pendant près de quatre semaines, cette assemblée se penche sur l’avenir de l'Eglise catholique. Mais quelle différence y a t'il entre un synode et un concile ?
Un synode est une assemblée constituée majoritairement d'évêques mais aussi, parfois, de laïcs qui doivent débattre de grandes questions liées à l'Eglise catholique. Au cœur de la réflexion de ce synode 2023 sur l'avenir de l'Eglise : la place des laïcs, des femmes mais aussi des prêtres, l’ordination presbytérale d’hommes mariés ou encore la bénédiction des couples homosexuels.
Ces réunions existent depuis les premiers temps du christianisme, où il s'agissait d'assemblées de fidèles mais cette pratique a été remise au goût du jour en 1965, après le concile Vatican II.
" La création par Paul VI en 1965 du synode des évêques s'est inscrite dans une redécouverte dans l'Eglise de la synodalité " explique Olivier Echappé, professeur à la faculté de droit canonique de l’institut catholique de Paris. " La synodalité est un mode de gouvernement caractéristique de l'Eglise dans lequel celui qui a l'autorité (le pape pour l'Eglise universelle, les évêques pour les églises particulières), prend ses décisions en écoutant des conseils. "
En dix ans de pontificat, le pape François a déjà réuni plusieurs synodes. En 2014 et 2015, les synodes sur la famille avaient notamment abordé la question de la place des personnes divorcées au sein de l'Eglise.
En 2018, un synode était consacré spécifiquement aux jeunes et en 2019 à l'Amazonie. Un concile rappelle le canoniste Olivier Echappé, " c'est une réunion d'évêques qui vont exercer en lien avec le pape ,le pouvoir plénier qu'ils détiennent dans l'église catholique " alors que le synode " est une institution consultative qui aide le pape à prendre ses décisions. Ces votes n'ont pas force de loi. Mais tout cela s'inscrit dans la synodalité qui est une technique propre à l'Eglise dans laquelle l'autorité prend ses décisions après avoir écouté des conseils organisés ".
Ce synode sur l’avenir de l’Eglise n’est que le premier acte. Les participants se réuniront à nouveau en octobre 2024. Et si pour le pape ce processus est avant tout spirituel, certains y voient un Concile Vatican III qui ne dit pas son nom. Mais pour Olivier Echappé, " le synode des évêques qui se tient actuellement à Rome n'est en aucune façon un concile oecuménique. Ce que le pape fera des décisions du synode lui appartient. Il peut dans l'Exhortation apostolique retenir ou pas les avis. Il n'y a aucun garde fou à l'égard des décisions du pape. Le pontife romain n'est jugé par personne. C'est un vieux principe du droit canonique. "
Sur les 464 membres présents au synode sur l’avenir de l’Eglise, 365 ont le droit de vote. Sur ces 365 membres, 96 ne sont pas évêques. Il y a 62 cardinaux mais aussi, c’est inédit, 54 femmes.
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