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Quelles perspectives pour l'Allemagne après les élections législatives ?

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF,  - Modifié le 28 septembre 2021
Le dossier de la rédactionQuelles perspectives pour l'Allemagne après les élections législatives ?

Qui succèdera à Angela Merkel ? La question n’est pas encore résolue, deux jours après les élections législatives en Allemagne. Le SPD, parti social-démocrate est en tête des suffrages, avec une légère avance sur la CDU, parti conservateur de la chancelière. Sans majorité, les partis doivent maintenant négocier pour trouver une coalition. Mais qu’importe l’issue, aucun grand changement politique n’est à attendre, après 16 ans de mandat d’Angela Merkel. 

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Les sociaux-démocrates, du parti SPD de centre-gauche, qui sont arrivés en tête avec 25,7 % des voix. Ils devancent assez légèrement les conservateurs de la CDU-CSU, le parti d’Angela Merkel, qui remporte 24,1 % des voix. Derrière, se situent les écologistes du parti Grüne avec 14,1 %. En quatrième position, arrive le parti FDP, les libéraux de centre droit avec 11,5 % des voix.

 

Aucune majorité ne se dégage. Les sociaux-démocrates sont en tête avec leur candidat Olaf Scholz, l’actuel vice-chancelier et ministre des Finances. Mais ils ne sont pas assurés de diriger l’Allemagne. Les conservateurs et leur candidat Armin Laschet n’ont pas dit leur dernier mot. Les deux partis revendiquent la formation d’un gouvernement. 

 

De longues tractations à venir

 

 

Il faudra donc négocier pendant sûrement plusieurs mois pour trouver une alliance. Les candidats espèrent y parvenir d’ici à Noël. Cela dépendra essentiellement des Verts et des Libéraux qui seront les “faiseurs de rois”, dans une probable coalition à trois. “Elle tourne autour des Verts et des Libéraux du FDP qui auront leur mot à dire même s’ils ne sont pas majoritaires. La différence entre les deux cas c’est d’un côté, vous auriez en plus la CDU-CSU, de l’autre vous auriez le SPD. Il s’agit de constituer un gouvernement au centre avec des nuances qui les distingue les uns des autres”, précise Isabelle Bourgeois, spécialiste de l’Allemagne et cofondatrice du site Tandem Europe.

 

Des chantiers pour le prochain chancelier mais pas de changement radical

 

Après 16 ans de mandat d’Angela Merkel, les Allemands tournent une longue page de leur histoire. Elle et son gouvernement continuent de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

 

 

On ne devrait pas observer de changement radical au niveau politique avec un nouveau chancelier, qu’il s’agisse d’Olaf Scholz ou d’Armin Laschet. Mais il y a quand même certains dossiers importants qui devraient rapidement s’imposer. “Il faut améliorer le financement des retraites. Il y a des dossiers climatiques et énergétiques”, comme l’explique Isabelle Bourgeois. Des réformes à prévoir aussi sur le plan digital. “L’administration allemande est assez faible et peu numérisée et donc il y a un effort de modernisation des infrastructures et de l’administration qui s’imposera au prochain chancelier”, ajoute Alexandre Robinet-Borgomano, responsable du programme Allemagne du groupe de réflexion Institut Montaigne.

 

Quelles perspectives à attendre pour la France ?

 

 

Là encore, le changement de chancelier ne devrait pas être synonyme de rupture. Avant les élections, Emmanuel Macron a reçu les deux candidats à la chancellerie, Olaf Scholz et Armin Laschet. Tous les deux sont compatibles avec le président français et devrait permettre aux deux pays de rester moteurs en Europe. “L’Allemagne a conquis sur la scène internationale un capital de confiance qu’il s’agit de ne pas décevoir. Le prochain, Laschet ou Scholz fera le nécessaire pour”, détaille Isabelle Bourgeois.

 

 

Sur le plan européen, le départ d’Angela Merkel peut permettre de faire émerger un nouveau leader. “Beaucoup espèrent que l’effacement relatif du prochain chancelier permette à Emmanuel Macron de s’imposer en Europe comme le nouveau leader. Il faut rappeler qu’il y a à Bruxelles une héritière naturelle d’Angela Merkel en la personne d’Ursula von der Leyen [présidente de la Commission européenne, NDLR] qui fut sa ministre pendant 15 ans. Je crois que le départ de Merkel doit permettre à Ursula von der Leyen de s’imposer comme le grand leader de l’Europe de demain”, analyse Alexandre Robinet-Borgomano.

 

Les Allemands espèrent en tout cas que le gouvernement se formera rapidement. Les futures échéances arrivent, notamment le G7 en 2022, dont l’Allemagne doit prendre la présidence. 

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