Quelles sont les préoccupations des évêques de France ? Monseigneur Delmas

La semaine dernière, tous les évêques de France étaient réunis à Lourdes, pour leur assemblée de printemps. Deux assemblées plénières ont lieu chaque année. A huit clos durant quatre jours, les responsables religieux s’interrogent sur la place et le rôle de l’Eglise dans notre pays.
 
 

L’Eglise face aux rites laïques

 
L’une des préoccupations du moment concerne le recul des sacrements, comme le baptême ou le mariage.  « Dans notre société sécularisée, des ritualités nouvelles prennent progressivement la place des ritualités chrétiennes, constate l’évêque d’Angers, Monseigneur Delmas. Nous constatons la lente érosion des ritualités catholiques autour de la naissance, de l’amour et de la mort. Je pense aux marches blanches, aux baptêmes républicains, aux mariages réalisés par des entreprises spécialisées. » Dans le diocèse d’Angers, le nombre de mariage a été divisé par trois en l’espace de dix ans : moins de 1000 mariages ont été célébrés en 2015, soit un tiers de moins qu’en 2007.
 
A Lourdes, un groupe de travail a donc été constitué pour réfléchir à cette problématique. « La question est de savoir comment rejoindre ces personnes dans leur nouvelle façon d’exprimer ces moments importants de leur vie », souligne Monseigneur Delmas.
 
 

La lutte contre la pédophilie
 

Pendant ces quatre jours à Lourdes, les évêques, ont aussi évoqué la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise. Cela fait plusieurs années, que l'Eglise s'est saisie de ce problème. Pour les aider à poursuivre dans cette voie, les évêques ont reçu un spécialiste de la question. « Les évêques ont entendu un prêtre qui travaille à Rome pour la commission pontificale de la protection des mineurs, raconte Msg Delmas. Ce prêtre a eu l’occasion d’aller dans plusieurs pays pour aborder ce sujet, répandu sur la surface de la planète. Il nous a encouragé à poursuivre ce que l’Eglise de France met en place depuis plusieurs années. »
 
L’accent a été mis sur l’attention portée à la parole de la victime. « Il a beaucoup insisté sur la préoccupation qui devait être la nôtre par rapport au traumatisme spirituel que les victimes ont ressenti. Il nous a aussi invités à insister sur la formation des prêtres », ajoute l’évêque d’Angers.