Pour certains, cette réponse peut être plus délicate. De fait, en faisant de la PMA avec donateur une possibilité pour procréer, le législateur avait détaché la paternité de réalité biologique. Des exceptions existaient déjà, comme l’adoption, mais elles étaient postérieures à la procréation. Avec la PMA, une première fracture avait eu lieu.
Le législateur s’apprête par le vote de la nouvelle loi de bioéthique à élargir encore le spectre des possibles concernant cette modalité en rendant possible une filiation sans paternité biologique. Deux femmes pourront concevoir et l’enfant qui naîtra sera alors avec deux mamans. Le père biologique sera prié, au moins jusqu’aux 18 ans de l’enfant, de ne pas apparaître sur la scène familiale.
En réduisant la paternité à la volonté et en détachant complètement celle-ci de la biologie, le législateur a ouvert une boite de pandore dont nous voyons sortir des réalités qui ne sont pas sans nous interroger gravement. La figure du père est, symboliquement, effacée par le législateur. La PMA au sein d’un couple lesbien fait disparaître la figure paternelle. Il s’agit à proprement parler d’un parricide sociétal, expression symbolique dans la génération humaine du refus de la transcendance.
Les conséquences seront majeures pour notre société. Nous constatons la montée de la violence dans notre monde, mais pourquoi s’en étonner si la figure du père, porteuse de l’autorité, est absente ? Pourquoi s’étonner aussi du recours à des solutions politiques extrêmes ? De plus, si la paternité est liée uniquement à la volonté, alors qu’est-ce qui empêchera l’avènement de la GPA, ne serait-ce que par souci de non-discrimination des couples gay par rapport aux couples lesbiens ? A vouloir oublier la nature, dont la biologie est une manifestation, nous jouons au pompier pyromane.
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