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Qui sont les séminaristes belges francophones ?

Un article rédigé par Yves Thibaut de Maisières - 1RCF Belgique, le 10 septembre 2024 - Modifié le 10 septembre 2024
16/17Rentrée au Grand Séminaire Francophone

Le pape François se rendra en Belgique à la fin du mois de septembre. A l'occasion de la rentrée académique du Grand Séminaire Francophone à Namur, partons à la rencontre des candidats à la prêtrise. Quels sont les enjeux auxquels ils sont confrontés ? L'archevêque de Malines-Bruxelles, Luc Terlinden, a accueilli 3 nouveaux séminaristes en septembre 2024. 

Les séminaristes rassemblés à la chapelle ©1RCF BelgiqueLes séminaristes rassemblés à la chapelle ©1RCF Belgique

Le Grand Séminaire Francophone à Namur vivait sa rentrée académique le 9 septembre. Depuis plusieurs années, les séminaires des diocèses de Liège, Namur, Tournai et Malines-Bruxelles ont regroupé les candidats à la prêtrise à Namur, au sein du Grand Séminaire Francophone. 

A l'occasion de cette journée de rentrée, le recteur, l'abbé Joël Spronck, a rappelé les défis qui se présentent aux prêtres d’aujourd'hui. L'archevêque de Malines-Bruxelles, Monseigneur Luc Terlinden, présidait la messe de rentrée dans la chapelle du séminaire. Il a souhaité offrir un accueil chaleureux aux nouveaux séminaristes, et encourager chacun dans son cheminement : “ce que je leur souhaite, c'est de grandir dans leur amitié avec le Christ. Parce que - comme toute vocation -, être au séminaire, cheminer pour éventuellement être prêtre, c'est grandir à la suite de Jésus, devenir davantage son disciple. C'est en le suivant qu'on peut discerner et confirmer avec l'Église notre vraie vocation". 

Diversité des profils des candidats 

En 2024, 3 candidats ont fait leur entrée au séminaire. Le parcours normal dure environ 7 ans. Après une année de propédeutique qui permet de grandir dans un enracinement spirituel, une meilleure connaissance de la foi et de la vie de l'église, les séminaristes suivent deux ou trois ans de philosophie, précédant quatre années de théologie et un stage dans une paroisse d'accueil.

Jean-Baptiste, 41 ans, témoigne de ce qui l’a amené vers le séminaire : “c'est un appel qui m'est revenu tout le temps depuis le plus bas âge. Je pense que le moment n'était pas encore venu pour dire mon oui. Maintenant, je me suis décidé ! Avant de venir ici, j'ai travaillé dans des maisons de repos et des hôpitaux. J'ai aussi un parcours de voyage dans les pays africains, en Tanzanie, au Kenya, au Rwanda et au Burundi. Quand je vois un prêtre célébrer la messe, aller vers les fidèles, ça m'attire beaucoup, ça me donne envie de le faire aussi, de suivre Jésus”.

Francesco est italien, il sera ordonné prêtre prochainement. Il est membre du chemin néocatéchuménal, une communauté nouvelle dont l'évangélisation et la mission sont les charismes principaux. En préparant son voyage pour la mission au Québec, il regarde avec gratitude ces 7 années passées en Belgique : “la vie au séminaire a été assez simple, elle était basée sur la prière, les services et les études. Ça m'a beaucoup apporté notamment pour me connaître moi-même davantage. C'est une façon de se préparer à ce qui sera après le ministère, c'est-à-dire un don de nous-mêmes, avec nos limites, mais toujours soutenu par la grâce”.

Le stage d’intégration en paroisse constitue un passage déterminant pour le séminariste. C’est ce que vit actuellement Pierre-Yves, dans le diocèse de Liège. En dernière année de théologie à Namur, “ce stage (lui) permet de découvrir non seulement la vie paroissiale, mais aussi la vie du prêtre, dans sa sphère privée". 

 

Je souhaite aux nouveaux séminaristes de découvrir la grandeur du sacerdoce, une grandeur qui ne repose pas sur eux, mais sur Dieu seul. Je leur souhaite de vivre de la grâce de Dieu et de pouvoir se préparer à tout lui donner afin qu'il agisse à travers eux. 

 

Une expérience qui lui permet de prendre conscience des réalités du ministère sacerdotal : “bien sûr, il y a des activités dans la paroisse où on se sent plus ou moins équipé pour faire face à certaines réalités. Alors ça nous oblige aussi à sortir un peu de notre confort, à s'en remettre à la grâce de Dieu, parce qu'on reçoit une grande formation. Mais il est clair que ça ne suffit pas, nos qualités naturelles ne suffiront pas pour remplir cette mission sacerdotale. On se rend compte que le prêtre fait des choses qu'on ne voit pas et qui sont tout aussi importantes. Notre formation nous donne une assise à la fois théorique mais surtout spirituelle pour fonder notre ministère futur”. 

Une formation complète pour discerner

Si les formations spirituelle, théologique et philosophique sont conséquentes, l'équilibre humain et son attention toute particulière n'est pas oubliée ! L’équipe du séminaire s’enrichit de cette complémentarité. L’équilibre humain est une dimension essentielle à laquelle les candidats à la prêtrise doivent prêter attention. Et pas seulement durant leur vie au séminaire…“Il est clair que pour être un bon pasteur, il faut être bien enraciné humainement. C'est l’un des premiers critères de discernement dans le cheminement d'un séminariste. on doit observer s’il s’épanouit humainement dans l’optique de sa vocation, s’il présente une maturité affective suffisante”, rappelle Monseigneur Terlinden.

 

Les séminaristes à la chapelle

Brigitte de Mahieu, mariée et mère de famille, a discerné un appel pour la formation à l’aide et à l’accompagnement pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. “C'est un appel de l'Église à la demande des évêques. Il s’agit de donner un maximum de soutien et d'accompagnement aux séminaristes. Ça va concerner ici plus précisément la vie au séminaire, la vie humaine, l'équilibre humain, les relectures des stages, ce qu'ils vivent au quotidien". La formation au séminaire comporte quatre dimensions : la formation intellectuelle bien sûr, mais aussi la formation spirituelle, la formation humaine, et la dimension pastorale. Ne réduisons pas la formation à un bel apprentissage, mais à une approche de toute la personne dans sa globalité. 

Je pense que le chemin de chacun est différent, mais ce qu'on peut souhaiter à chacun, c'est de vivre ce chemin de construction, qui se fait petit à petit tout au long des sept années. Que chacun puisse vivre cela avec le Seigneur et qu'il puisse constamment se laisser accompagner, se laisser transformer et  continuer à discerner jusqu'au dernier jour". 

 

Séminaristes au cours ©1RCF Belgique

La prêtrise, un ministère d’accompagnement et d’écoute 

Il est parfois reproché à l’Eglise de ne pas être à l’écoute du "monde", ou bien de faire ressentir un certain décalage. Le père Christophe Cossement, prêtre diocésain près de Mons, enseigne la théologie morale. “Cette discipline pose la question de notre agir, pour qu’il réponde vraiment à l'amour de Dieu. La morale s'est un petit peu déclinée dans le concret de la vie, des situations qui se présentent, des actions à entreprendre, des combats à mener. Comment est-ce que je réponds à cette initiative d'amour de Dieu ? Comment je collabore au royaume de Dieu, à son avènement ?

Et ici, c'est vrai que dans les cours, on essaie vraiment d'être branché sur les défis contemporains. C'est pas pour ça qu'on apporte des réponses qui caressent les gens dans le sens du poil. Le défi de la conversion s'adresse à tous. En réalité, les prêtres sont sûrement parmi ceux qui ont réfléchi le plus à la vie concrète quotidienne. Bien sûr, on ne vit pas la vie, par exemple, d'un homme marié et père de famille, mais on en rencontre beaucoup, on en écoute beaucoup, et donc on en connaît souvent plus que si nous vivions nous-mêmes la situation, parce que nous avons un échantillon plus large que notre propre expérience.

 

Surtout, je voudrais dire aux futurs prêtres d'apprendre à être des amis du Christ, passionnés du Christ, en se préparant à donner leur vie pour Lui, pour rien d'autre que Lui ; le faire connaître, le faire aimer, puisque c'est Lui la vérité, la vie, le chemin.

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