En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
Source : AELF
Hier, nous avons demandé, avec Jésus la gloire de Dieu, ou plutôt que la gloire de Dieu se manifeste en nous, se réalise dans nos vies, ce qui est très exigeant. Aujourd’hui Jésus demande que nous soyons sanctifiés. Oui ce mot est passif. La sanctification est une action de Dieu sur nous. Elle n’est absolument pas liée à nous-mêmes, à nos efforts, à nos améliorations. Elle est d’abord une vie qui se transforme. Oui, la vie chrétienne n’est pas d’abord une morale, mais comme son nom l’indique, une vie. Cette sanctification, cette vie de Dieu qui nous est communiquée, on peut aussi l’appeler, d’une certaine manière, la grâce.
Lorsqu’on dit de Marie qu’elle est pleine de grâce, cela signifie qu’elle est remplie de la vie de Dieu, de sa sainteté, qu’elle est d’abord dans une attitude contemplative, de réceptivité. Dieu seul est saint ! Et si nous le sommes, comme le rappelle saint Paul, c’est parce que nous sommes en communion avec lui, en lien étroit avec lui. Ce lien, il n’est pas théorique, ou donné une fois pour toute, ou lié à une intention seulement. Ce lien, il se vit régulièrement, quotidiennement, dans la prière personnelle, dans les sacrements, dans le service aussi.
La sainteté selon l’Evangile d’aujourd’hui, c’est aussi accepter d’être en contradiction avec l’esprit du monde, en tout cas avec ce qui, dans le monde qui nous entoure, est en contradiction avec l’Evangile. Lorsque l’efficacité devient une idole, lorsque l’argent est une valeur suprême ou la performance, ou le refus de la vie et de tout ce que cette vie implique de surprises, de souffrance parfois. Refuser l’esprit du monde c’est préférer le bonheur au bien-être. Le bonheur est lié à la relation : Je me souviens de cette grand-mère à qui son petit-fils demandait « quel est le plus grand bonheur de ta vie ? » et qui lui répondait tout simplement : « mais mon plus grand bonheur, c’est toi ! ». Son bonheur c’était le bonheur de ses proches. Le bonheur est dans le don joyeux de soi pour les autres, dans la relation. Le bonheur selon Dieu, donc la sainteté, est toujours maintenant, dans cet aujourd’hui que le Seigneur nous donne et qu’il accompagne de sa grâce. Sa grâce, elle est donnée pour aujourd’hui, jamais pour demain. Comme Marie, apprenons, avec sa grâce, à recevoir tout événement, toute rencontre comme un cadeau. Alors nous serons saints, de la sainteté de Dieu, l’éternel présent.
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