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Recomposition et leçons pour l'Europe avec Martin Maier

RCF,  - Modifié le 26 juin 2021
L'Invité de la MatinaleRecomposition et leçons pour l'Europe avec Martin Maier
​Au lendemain des élections européennes, nous faisons le point sur les résultats avec Martin Maier, prêtre et secrétaire pour les affaires européennes au centre social jésuite de Bruxelles.
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Au lendemain des élections européennes, nous faisons le point sur les recompositions qui s’annoncent au parlement européen avec Martin Maier, prêtre et secrétaire pour les affaires européennes au centre social jésuite de Bruxelles.

Avec  51% de participation, le taux d’abstention a baissé de 8 points depuis 2014. Une première depuis vingt ans qui est « la meilleure nouvelle » des élections pour Martin Maier, qui y voit le signe d’une « grande majorité » qui s’est opposée aux « populismes ».

Ce scrutin montre aussi la diversité des visions de l’UE, notamment dans les pays qui ont rejoint l’union après la chute du mur de Berlin. Dans les pays d'Europe de l'est et d'Europe centrale, le taux de participation est beaucoup plus bas qu’ à l’Ouest.  À titre d’exemple : seuls 18% des tchèques se sont déplacés.
 

« L’extrême droite n’a pas atteint en général le score qu’elle attendait »

 

Si les partis populistes sont arrivés en tête dans certains pays comme la France et l’Italie, Martin Maier se réjouit tout de même des résultats, en constatant que les partis pro-européens restent forts. Le prêtre jésuite ajoute :  « Les électeurs ont compris que les populistes ne présentent pas vraiment un projet politique. »

L’enracinement de cette extrême droite dans certains pays représente davantage une situation de politique intérieure « qu’une réalité au plan européen ». Le nouveau parlement compte tout de même 115 sièges de forces anti-européennes, une situation « préoccupante » pour Martin Maier. Leur nombre pourrait tout de même leur permettre de « bloquer des projets de loi », même s’ils ne sont pas majoritaires.

Au-delà de cette vague populiste, Martin Maier tient à rappeler que les grands groupes « conservateurs, sociaux-démocrates, libéraux et verts » ont une grande majorité. Une vague écologiste qui est aussi importante, notamment en Allemagne. Des résultats qui dessinent le défi majeur de notre époque : « la réconciliation entre la question écologique et la question sociale ».
 

«Les électeurs ont compris que la question cruciale pour l’avenir de l’Europe et de la planète c’est la question écologique »

 

Le Parlement européen a les moyens d’agir sur l’écologie : « L’Europe seule ne peut pas sauver la planète », mais elle peut être au premier plan dans les combats pour l'environnement.

Autre défi : la question sociale. Si l’Europe dispose des systèmes sociaux parmi les plus avancés au monde, les inégalités y ont tout de même augmenté, le chômage des jeunes dans les pays d’Europe du Sud est très important et le nombre de travailleurs pauvres est élevé. Martin Meier résume : « c’est dans le domaine social qu’il doit y avoir des avancées et des réformes».

Pour Martin Maier, la question des réfugiés et des migrants est aussi cruciale car elle met en jeu des vies humaines et les valeurs fondamentales de l’Union Européenne. Des valeurs à l’origine de la création de l’Europe comme la solidarité et la subsidiarité qu’il est urgent de remettre en avant.  

Le paysage du parlement européen a changé avec ces élections, marquant la fin de la majorité absolue de l’actuelle coalition entre le Parti Populaire et les Sociaux-démocrates. Il va donc falloir composer avec un parlement très éclaté et « former de nouvelles coalition », probablement avec les verts et les libéraux.

Le fonctionnement de l’Europe va aussi dépendre du couple franco-allemand qui depuis deux ans est en difficulté avec une « coopération décevante ». Pour Martin Maier, il faut aller au-delà des problèmes financiers, et rappeler que l’Europe est aussi un projet de paix et de solidarité.

 

« L’union européenne est beaucoup plus qu’un marché unique et qu’une union financière »

 

Les catholiques aussi ont un rôle à jouer dans la construction européenne. Ils sont représentés à Bruxelles dans la conférence épiscopale des pays de l’Union Européenne. Le traité de Lisbonne dans son article 17 officialise le dialogue entre les institutions européennes et les Églises et communautés religieuses. Aujourd’hui, « il y a toujours une grande majorité d’européens et d’européennes qui sont chrétiens ».

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