Dans la suite des révélations de la CIASE concernant les abus sexuels dans l'Eglise, Mgr Emmanuel Delmas avait invité les fidèles du diocèse d'Angers à venir échanger et s'exprimer sur ce sujet douloureux. L'expression directe des fidèles n'a pas été assez permise. Une déception pour les participants de cette soirée.
Un peu plus de 150 personnes ont répondu à l’appel de Mgr Emmanuel Delmas hier soir pour la soirée diocésaine concernant la lutte contre les abus sexuels. La soirée s’est déroulée dans la grande salle du Centre diocésain à Angers et était retransmise par visioconférence dans une trentaine de paroisses du diocèse. Dans l'assistance, uniquement des cheveux blancs. Les moins de 50 ans se comptaient sur les doigts d'une main, ne représentant malheureusement qu'une partie de l'Eglise diocésaine. Dans l’annonce, lisible sur le site internet du diocèse, il était écrit que l’évêque souhaitait « rencontrer les fidèles du diocèse, s’entretenir avec eux et les écouter ». Une soirée qui était loin de remplir les objectifs fixés.
Colère et frustration sont les deux sentiments qui pourraient résumer l’état d’esprit des participants au sortir de cette soirée. Colère face aux abus tout d’abord. Puis frustration parce que cette colère n’a pas pu s’exprimer. « Nous avons un désir de prise de parole individuelle qui n’est pas assouvi » se plaint l’un des participants qui critique le format de cette réunion. « Le temps n’est pas à exprimer des souhaits de changements mais plutôt à la colère ».
Et en effet, les fidèles présents n’ont pu qu’exprimer leur ressenti qu’après une heure de prise de parole de l’évêque et de Claire Bernier, la directrice épiscopale à l’information. De longs discours durant lesquels ils sont revenus sur une partie des décisions des évêques à Lourdes. « On n’a pas appris grand-chose de nouveau » a regretté une des participantes.
Parmi les demandes exprimées tout de même, en voici quelques-unes : « Pourquoi les évêques n’ont pas déposé leur démission collective, de manière symbolique au moins, comme ont pu le faire les évêques du Chili ? ». La question d’une présence plus importante des femmes et des laïcs dans les instances dirigeantes a également été soulevée, suscitant quelques applaudissements. Tout comme la proposition d’abandonner réellement les titres de « Père » et de « Monseigneur » au sein de l’Eglise.
Enfin, un des participants a apostrophé directement Mgr Delmas. « Je m’attendais à ce que vous preniez l’engagement officiel de suivre les 45 recommandations de la CIASE pour notre diocèse ».
Il n’aura pas de réponse tout comme sur bon nombre d’autres questions.
Une déception des participants de cette soirée que Mgr Emmanuel Delmas a également ressentie. Il témoigne au micro de RCF Anjou :
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