Rennes : Des initiatives en milieu carcéral

A la prison des femmes de Rennes, une quinzaine de personnes du collectif Lire pour en sortir rencontrent chaque semaine les 40 détenues qui participent au programme de lecture de l’association. “Ce sont des rencontres individuelles, un échange autour de nos lectures, pendant 30 à 45 minutes, comme deux amies qui se retrouvent”, explique Isabelle Thiard, bénévole référente du groupe de Lire pour en sortir à Rennes. Les détenues ont choisi l’ouvrage de leur choix dans un catalogue de 330 ouvrages, classés par difficulté, et qui vont de la bande dessinée à la poésie et la littérature contemporaine.

“J'ai eu le cas d'une lectrice dyslexique qui s'est inscrit au programme parce qu'en maison d'arrêt, elles restent dans leurs cellules toute la journée et donc s'inscrire à un programme quel qu'il soit ça leur permet de sortir, se souvient Isabelle Thiard. He bien, après la lecture de son premier livre, elle avait retrouvé de l’estime d’elle. C'est une fille qui s'était arrêtée de lire au collège et qui a 50 ans.”

Un projet de réinsertion sociale

A Rennes, l’association “Lire pour en sortir” a invité l’été dernier l’autrice Alice Zeniter à animer deux séances consacrées à l’autoportrait avec les détenues. “Ces programmes permettent de maintenir la sociabilité grâce au contact avec les bénévoles, mais aussi de renouer avec le plaisir d'apprendre des nouvelles choses. Le but, c'est de faire du temps en détention un temps utile pour le projet de réinsertion sociale et par conséquent aussi professionnel”, commente Emma Colommes, coordinatrice territoriale de Lire pour en sortir.

En dix ans d’existence, l’association a profité à 10 000 personnes, 50 000 livres ont été offerts et plus de 3 500 attestations de participation ont été délivrées à l’administration pénitentiaire, qui les prend en compte lors des demandes de remises de peine.

Un lieu pour les familles

L’émission de RCF Alpha était enregistrée depuis la maison Luciole, un lieu qui permet aux familles d'attendre l'heure du parloir.  “Ici, les familles se reposent, raconte Cathie Durand, responsable de la ma maison Luciole pour l’association Brin de soleil, qui gère trois lieux d’accueil à Rennes. Les bénévoles sont là pour les apaiser, surtout pour les premiers parloirs, les aider dans le cadre particulier par exemple des colis de Noël ou préparer les premiers sacs de linge. C’est un lieu cocon, finalement.” 

En décembre les lectrices du centre pénitentiaire pour femmes de Rennes participeront à leur deuxième concours d’éloquence. Plusieurs avocats participent à cet exercice émancipateur.