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Rentrée scolaire: les dérives du bien-être à l'école
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Rentrée scolaire: les dérives du bien-être à l'école

Un article rédigé par Madeleine Vatel - RCF,  -  Modifié le 1 septembre 2020
Le dossier de la rédaction Rentrée scolaire: les dérives du bien-être à l'école
Alors que la rentrée approche, comment réduire le stress à l'école en misant sur le bien-être de ses acteurs, tout en restant compatible avec une certaine anthropologie chrétienne ?
Photo by Feliphe Schiarolli on Unsplash Photo by Feliphe Schiarolli on Unsplash

Mardi 1er septembre, élèves et professeurs reprendront le chemin de l'école. Déjà certaines maîtresses angoissent à l’idée d’avoir des classes bruyantes et des élèves déconcentrés. Certains pensent avoir trouvé la solution miracle grâce à des techniques de relaxations grâce à des intervenants extérieurs qui ne sont pas toujours à la hauteur du professionnalisme qu’ils affichent.

 

Gare aux charlatans

Aujourd'hui, le développement du bien-être est partout : dans les entreprises, les hôpitaux, les universités. Et il vient juste d'arriver sur les bancs de l’école primaire. La question n’est pas vraiment de savoir si un gong tibétin ou quelques mouvements de yoga sont efficaces, l’enjeu est surtout d’identifier à quels intervenants on décide de confier le développement du bien-être dans les écoles. Car il s’agit de mineurs.

Georges Fenech, ancien député, et ancien magistrat n’y va pas par quatre chemins. Il sort actuellement un livre intitulé "Gare aux gourous" (éd. du Rocher). Pour lui, la prudence s’impose car certains sont des "charlatans". Des imposteurs qui tirent profit d’un business juteux en proposant des séances contre le stress ou la violence scolaire à un public fragile. 

 

Un manque d'esprit critique

Il ne s’agit évidemment pas de mettre tout le monde dans le même panier. Mais le CAFFES, le Centre national d'Accompagnement Familial Face à l'Emprise Sectaire et sa présidente Charline Delporte s’interrogent sur l’influence sur le long terme de ces séances de bien-être dans une école. 

Une tendance qui concerne également les écoles privées catholiques, qui manqueraient parfois d'esprit critique. Les établissements publics repèrent dans ces techniques une version du bouddhisme et donc l’expression d’une religion, incompatible avec la laicité. De leur côté, les écoles privées catholiques souligne le développement de l’intériorité. Mais derrière chaque technique, il y a une philosophie. C’est ce que résume Didier Pachoud, président du GEMPPI, le Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu,  qui travaille depuis 30 ans sur les dérives sectaires ou thérapeutiques.

 

Des méthodes incompatibles avec l'anthropologie chrétienne

En y regardant de plus près, certaines méthodes sont en réalité, absolument incompatibles avec l’anthropologie chrétienne. Bertrand Chaudet est diacre permanent, ancien kiné, il consacre ses réflexions à ce qui sous-tend les nouvelles thérapies et les méthodes de développement personnel sur le site sos discernement. Il appelle aujourd'hui les directeurs des établissements scolaires à davantage de clairvoyance. Car une invitation à un moi plus fort sonne mal avec l’humilité à laquelle invite le Christ dans la religion catholique.

Il y en a un autre qui ne mâche pas ses mots quant à ce genre de pratiques. C'est le père Guy Gilbert. Pour lui, quand de l’argent et des heures sont consacrées à la méditation pleine conscience, se pose la question de ce que les écoles catholiques font de leur liberté. Il invite aujourd'hui les écoles, et les familles, à un véritable sursaut.

 

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Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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