A la veille de la rentrée, le ministre de l’Education nationale a rappelé le cap des réformes engagées dans l’éducation. Pour Jean-Michel Blanquer, il s’agit de "continuer dans le sillon" de ce qu’il appelle "l’école de la confiance". Poursuite des dédoublements de classes dans les quartiers défavorisés, interdiction du portable au collège, début de la mise en œuvre de la réforme du bac mais aussi tests d’évaluation en CP, au CE1 en sixième et en seconde. Alors en quoi consiste plus précisément ces évaluations ? Quel est leur but ? qu’en pensent les enseignants ?
D’ici la fin du mois de septembre, les élèves de CP passeront une première série de tests de français et de mathématiques. Un deuxième temps d’évaluation aura lieu au mois de février. Même dispositif pour tous les élèves de CE1, 6ème et seconde mais avec des tests seulement en septembre. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, parle "d’évaluations positives" qui vont permettre d’ajuster les enseignements et de faire progresser les élèves. Un enjeu fondamental selon lui dès le début du primaire.
Permettre aux enseignants de disposer d’informations sur le niveau des élèves afin de les aider à progresser. Voilà l’objectif de ces évaluations nationales mises en place par le gouvernement. Des évaluations qui sont pourtant bien loin de faire l’unanimité.
L’argument qui consiste à dire qu’en connaissant mieux les difficultés des élèves, les professeurs pourront adapter leur enseignement et mesurer la progression de chaque élève n’a pas franchement convaincu Claire Krepper. Cette enseignante est également la secrétaire nationale du SE-UNSA. Elle répond aux questions de Pauline de Torsiac.
Autre critique avancée par le syndicat enseignant, la crainte que ces évaluations nuisent à la liberté pédagogique des professeurs. Pourtant, l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement met en place ces évaluations, ce sont les chiffres. On entend souvent dire qu’un enfant sur cinq entre en sixième sans savoir lire correctement, écrire ni compter.
Les résultats des évaluations réalisées l’an dernier auprès des 810.000 élèves de 6ème viennent malheureusement confirmer cette tendance. 15% d’entre eux maîtrisent mal le français. Ils sont 27% à connaître des difficultés en mathématiques. Les difficultés se concentrent notamment dans les REP, les réseaux d’éducation prioritaire. Les élèves scolarisés dans ces réseaux sont par ailleurs 36% à ne pas maîtriser suffisamment le français et 56% pour ce qui est des maths.
Pour Michel Fayol, professeur émérite en psychologie du développement à l’université de Clermont-Auvergne, qui a participé à l’élaboration de ces évaluations, ces tests sont un moyen de lutter contre ces inégalités. Michel Fayol est spécialiste de l’acquisition de l’écrit, de l’orthographe, de la lecture et du nombre chez l’enfant. Il fait partie du Conseil scientifique mis en place par le ministère de l’Education nationale en janvier dernier sur les questions d’apprentissages scolaires. Il répond aux questions de Pauline de Torsiac.
Ces évaluations sont donc présentées comme un moyen de mettre tous les élèves sur un pied d’égalité en acquérant les fondamentaux dès le début de la scolarité. Jean-Michel Blanquer assume aujourd'hui la culture de l’évaluation. La rue de Grenelle planche sur l'évaluation des établissements et projette de créer une instance d'évaluation du système scolaire.
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