En un siècle, la température a augmenté de 2°C dans les Alpes, alors qu'en plaine, cette augmentation est de 1°C. Cela peut sembler anecdotique mais les conséquences de ces degrés pour les glaciers sont très importantes.
Yannick Vallençant le constate au quotidien avec impuissance. Le réchauffement climatique a modifié la façon de travailler de ce guide de haute montagne et moniteur d'escalade et président du syndicat interprofessionnel de la montagne. "En hiver, il y a de moins en moins de neige et elle dure de moins en moins longtemps donc il y a une contraction de la saison où on peut pratiquer les sports d'hiver. Il y a aussi des initinéraires qu'on ne peut plus faire parce qu'ils sont devenus trop dangereux", déplore-t-il.
Le tourisme de masse est l'une des causes du réchauffement climatique. Mais dans les vallées, c’est l'activité humaine en général et notamment les transports qui sont surtout responsables. Près du Mont-Blanc, la vallée de l’Arve s’est tristement faite connaître pour sa pollution de l’air aux particules fines. "On a une pollution due à tous les appareils de chauffage, on a les industries, toute notre activité routière. C'est toute cette activité humaine que les générations précédentes ont voulu", explique Jean-Marc Peillex, le maire de Saint Gervais-les-Bains, l’une des communes de cette vallée. Il a mis en place des navettes électriques. Mais face à l’ampleur du phénomène, cela s'apparente à un petit pas.
Les trains doivent être largement développés selon Marc-Jérôme Hassid, directeur du CIPRA France, une ONG qui lutte pour la protection des Alpes. "Il faut mettre en place un système afin que les camions et les marchandises soient placés sur les trains. Il faut envisager pour les touristes la possibilité de venir en montagne autrement que par sa voiture individuelle", assure-t-il.
Pour y faire face, certains suggèrent aussi de sortir de cette vision du "tout ski" et proposer une offre plus large. "Il ne faut pas considérer que parce qu'il n'y a pas de neige une année, ça n'a plus aucun intérêt de venir à la montagne", affirme Yannick Vallençant.
Le phénomène semble pour l’heure très difficile à enrayer. Les idées ne manquent mais les actes se font attendre par certains défenseurs de l’environnement. Il faudrait opérer un changement de philosophie. "Il faut apprendre à aller en montagne sur la pointe des pieds et d'apprendre à écouter, à regarder. C'est pas du tout la même démarche qu'une démarche dominante où on se croit tout permis", explique Frédi Meignan, président de l’association Mountain Wilderness qui lutte pour la protection de la haute et moyenne montagne.
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