A ce stade de l'enquête, quatre jours après l'assassinat de Samuel Paty, et l'arrestation d'une quinzaine de personnes, c'est une question qui aura besoin d’être éclaircie. Impossible de dire pour le moment quel rôle ont joué les réseaux sociaux dans cette affaire. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a néanmoins assuré que "les choses ont démarré sur les réseaux sociaux et se sont terminées sur les réseaux sociaux".
Ce que l’on sait c’est qu’un parent d’élève a publié une vidéo sur Facebook dénonçant Samuel Paty, l’enseignant qui aurait montré des caricatures de Mahomet en classe à ses élèves. Une vidéo dans lequel il le traite de voyou et appelle chacun à lui envoyer un message. On sait aussi qu’après avoir tué l’enseignant, l’assaillant Abdoullakh Anzorov a publié sur Twitter la photo de ce dernier décapité.
Le gouvernement se demande comment mieux encadrer les réseaux sociaux. Et une proposition de loi en particulier fait son retour dans le débat. Il s'agit de celle de Laetitia Avia, députée de la majorité qui avait déposé une proposition de loi pour obliger les plateformes comme Facebook et Twitter à supprimer en 24h des publications aux propos manifestement illicites. Laetitia Avia a rédigé de nouveaux amendements à ce texte. Il pourrait donc faire son retour dans un dispositif de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux. La proposition de loi avait pourtant été retoquée par le Conseil constitutionnel car elle présentait un risque pour la liberté d’expression.
Face à ce constat, que faire pour lutter contre cette haine en ligne ? D’abord, il faut doter la justice de plus de moyens selon Marc Rees, rédacteur en chef du site NextImpact, et ne pas faire reposer la charge du juge sur les réseaux sociaux. Quoi qu'il en soit, il est très difficile de légiférer sur les réseaux sociaux sans risquer de porter atteinte à la liberté d’expression.
L'autre point important, c'est l'éducation. L’éducation aux médias et au numérique plus précisément. Éduquer les élèves mais aussi les parents à tous ces outils. C’est du moins ce que pense Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE. Pour transmettre cette éducation, il faut former les éducateurs dans les centres sociaux, les professeurs dans les établissements scolaires par exemple.
L’éducation au numérique, voilà donc une des pistes pour lutter contre la haine en ligne. Mais d’ici là, la loi devrait être être renforcée. Pour une injure à caractère public sur les réseaux sociaux, une personne encourt six mois d’emprisonnement et 22.500 euros d’amende. Pour apologie du terrorisme, cela va bien sûr bien au-delà.
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