Eh bien paradoxalement, alors que vous venez d’en souligner l’utilité, s’il est apparu à la fin du XVIe siècle, il n’est véritablement entré dans l’usage courant qu’au XIXe. Mais son parcours est significatif parce que lié à un cause précise au XVIIe siècle, il émerge au XIXe siècle dans les consultations électorales, et enfin surtout au XXe siècle avec un sens plus large entrant dans l’usage courant... Mais d’abord d’où vient le mot résultat ? Du verbe résulter, issu du latin saltare, sauter, assorti du préfixe re, donnant resultare ; signifiant ; rebondir. Et dans le fond un résultat c’est une base de rebondissement. Le verbe résulter était ainsi attesté en français en 1491, et le substantif résultat en 1589, et voici comment Furetière en 1690 le définissait : « Ce qu’on peut recueillir d’une conférence, d’un discours, d’une consultation, ce qui a été conclu ou arrêté. », avec un exemple négatif « Cette Assemblée a été si tumultueuse qu’elle n’a pu faire aucun résultat. » Ou encore : » Le résultat en gros est qu’on est porté à faire la guerre ». Diable ! Espérons des résultats plus encourageants ! En fait au XVIIe, le résultat n’est que ce qui résulte d’une cause. Mais au XIXe tout en gardant ce sens, c’est aussi ce qui commence à exister et on distinguera peu à peu le singulier du pluriel : le résultat d’une élection, d’un examen, et le fait, d’obtenir des résultat, grâce à ses efforts, échappant ainsi au seul sens logique ou électoral. Pendant que la résultante, de concept voisin, restait marqué mathématiquement.
Non pas plus que d’éléments résultants comme en mathématique. Préférons le résultat à la résultante, surtout que l’anagramme de résultante est effrayant… Tarentule ! Ah non, j’aime bien les insectes, mais de là à caresser une tarentule, il y a un grand pas que je n’ai pas franchi !
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