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Rixes: les associations demandent plus de moyens pour la prévention

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF,  - Modifié le 17 mars 2021
Le dossier de la rédactionRixes: les associations demandent plus de moyens pour la prévention
Depuis le début de l’année, on recense de nombreux affrontements entre bandes, souvent à l’arme blanche. C’est un phénomène de violence qui augmente, aggravé par la crise sanitaire.
DRDR

Plusieurs rixes ont eu lieu depuis janvier, à Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne, à Saint-Chéron dans l'Essonne, ou encore à Paris. Les noms des victimes, morts ou gravement blessés, font la une des journaux. Ils et elles ont 14, 15 ou parfois 12 ans et leurs visages font le tour des réseaux sociaux.

Un phénomène ancien

Mais ces affrontements sont loin d’être un phénomène nouveau. À la fin des années 1950, il y avait déjà les "blousons noirs". "Ce phénomène de bande n’a absolument rien de nouveau. On ne sait rien des faits divers en question, on saura dans un mois. Et après c’est un grand concours de qui dit ceci ou cela. Cela n’a pas grand intérêt à part de créer un climat anxiogène", analyse Laurent Mucchielli, sociologue de la délinquance et des jeunes.

Si les rixes sont loin d’être nouvelles, elles sont en augmentation. Selon le ministère de l’Intérieur, il y a eu en 2020 357 affrontements entre bandes. En 2019, ce chiffre s'établissait à 288. Difficile de trouver une justification à cette violence en ce moment. Mais Yazid Kherfi a sa petite idée. "Les maisons des jeunes sont fermées, beaucoup de travailleurs sociaux ne sont plus dans la rue donc les jeunes sont complètement livrés à eux mêmes. Ils s’enferment sur leur téléphone, sur les réseaux sociaux. Ils sont en distanciel pour s’insulter et après ils sont en présentiel pour se battre", affirme le fondateur de l'association Médiation Nomade, une association qui se déplace de ville en ville pour faire le lien entre jeunes et élus. Aujourd'hui, il assiste impuissant, à travers son écran de télévision, à ces violences. Avec le couvre-feu il n'a plus le droit de se rendre dans les quartiers à la rencontre des jeunes. 

La médiatisation et l'effet loupe

Si les chiffres témoignent effectivement d’une augmentation de la violence, certains observateurs s’interrogent aussi sur la responsabilité de cette importante médiatisation. "D’une certaine façon le fait qu’on en parle tellement dans la presse et sur les réseaux sociaux, ça encourage. Un des enjeux de ces jeunes qui se foutent sur la tronche c’est qu’on parle d’eux", affirme le sociologue Gérard Mauger, auteur de "La sociologie de la délinquance juvénile" (éd. La Découverte). 
Plus on en parle, pire c’est. Les réseaux sociaux sont aussi accusés d’encourager la violence. 

Vers des mesures reprÉssives

Vendredi dernier, Jean Castex a convoqué plusieurs ministres, notamment celui de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour trouver une solution. Dans la même journée, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a défendu un plan global de démantèlement de ces bandes. Elle veut "rendre obligatoires" les polices municipales "armées d’armes à feu" dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants. Elle est également favorable à plus de vidéoprotection. 

Insister sur la prévention

Ces mesures sonnent comme une vieille rengaine pour Gérard Mauger : "Il faut lutter contre la paupérisation des familles, lutter contre l’échec scolaire, mais aussi lutter contre le chômage, la précarisation des jeunes. On peut faire quelque chose mais encore faut-il le vouloir !"

C’est une position partagée par de nombreux avocats, éducateurs, médiateurs et élus. Une centaine d'entre eux ont signé une tribune parue sur le site de France Info mercredi. Face à la violence, ils réclament une réponse qui passe par l’éducation, la médiation et non par la répression. "Les adultes doivent reprendre leur place d’adulte sur l’espace public. Il faut qu’ils interviennent pour séparer mais aussi pour créer des espaces de dialogue. Il faut agir avant tout sur la prévention. Remettre des éducateurs, des médiateurs, des animateurs", affirme Yazid Kherfi, qui a signé la tribune. 

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