Dimanche dernier, je suis allé voter. J’aurais très bien pu rester chez moi. Il m’est arrivé de m’abstenir ne trouvant pas dans les choix qui m’était proposé un choix moins nocif ou plus pertinent que l’autre. Entre la peste et le choléra, il peut être légitime de s’abstenir. Cette fois-ci une liste me paraissait pouvoir retenir mon attention plus que les autres. J’ai donc fait le choix de me déplacer. Certains auront choisi de ne pas s’exprimer parce qu’ils n’auront pas trouvé chaussure à leur pied dans les programmes proposés. Ceci est parfaitement respectable, le vote blanc n’étant pas pris en compte dans les sondages, seule l’abstention permet de se faire entendre en cas de désaccord avec les choix proposés.
Beaucoup d’entre nous auront tout simplement oublié, ou négligé d’aller voter. Ce non choix pourrait être l’indice d’un désintérêt pour la vie publique au sens noble du terme. C’est surtout l’expression de la perte du sens du bien commun. Nous réagissons lorsque nous nous sentons directement concernés, mais restons inactifs lorsque les enjeux s’éloignent de nous.
Providentiellement un homme politique, Robert Schuman, vient d’être proclamé vénérable par l’Église, première marche vers la béatification et la canonisation. Sous-secrétaire d'État pendant la Troisième République, ministre pendant la Quatrième République, puis président du Conseil des ministres à deux reprises, Schuman exerça par ailleurs les fonctions de président du Parlement européen. Cet homme s’est engagé en politique à l’âge de 32 ans après avoir pensé à devenir prêtre. Cet engagement fut un véritable sacerdoce pour lui auquel il se consacra totalement, renonçant à une vie de famille pour cela.
Schuman témoigne que le sens du bien commun est au cœur de la foi chrétienne. Pie XI dira que la vie politique est la forme la plus haute de la charité chrétienne. Notre engagement, ne serait-ce que par notre vote, témoigne de l’estime que nous avons non pour des institutions politiques, rarement parfaites, mais pour la communauté humaine que nous formons et à laquelle nous appartenons.
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