Le président a indiqué vouloir accélérer le processus de déconfinement. Il a énoncé une priorité : reconstruire une économie, fort, écologique, souveraine et solidaire. "Il a voulu sortir par le haut de cette crise et proposer un certain nombre d'actes de relance, de reconstruction. Mais sortir de la crise par le haut, c'est ce qu'il y a de plus difficile pour lui. Il y a une sorte d'auto-satisfecit de la gestion de cette crise" explique Romain Pasquier, politologue, directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po Rennes.
"Nous avons fait le choix de placer la santé au-dessus de l'économie" a notamment prononcé le chef de l'Etat. "A la mi-mars, il y avait beaucoup d'hésitations, sur le fait de bloquer l'économie. Aujourd'hui, Emmanuel Macron explique qu'il avait eu raison de faire cela. Une manière aussi de prévenir les critiques qui pourraient arriver. Il y a débat. Il fallait faire passer la santé avant tout. Mais fallait-il le faire comme cela ? Nous n'avions pas vraiment le choix. On était dans un tel niveau de sous-équipement sanitaire" ajoute le politologue.
"Il cherche à aborder la relance économique et sociale avec d'avantage d'allant, la volonté de faire bouger les lignes, et reprendre le sillon de la campagne de 2017". "C'est difficile d'être rassembleur par les temps qui courent" précise Romain Pasquier, pour qui Emmanuel Macron a voulu "satisfaire tout le monde".
Emmanuel Macron a voulu également indiquer vouloir écrire une nouvelle page pour l'Etat. "Dans ses premières années de quinquennat, il s'est avéré très jacobin, très vertical. Il a compris que c'était les organisations territoriales qui avaient tenu au début de la crise. Il a voulu leur rendre hommage. Mais aura-t-il les moyens de leur donner plus de liberté ? Rien n'est moins sûr. Emmanuel Macron n'est pas tout seul. Il y a toute une administration et de grands corps d'Etat qui vont traîner les pieds" lance le directeur de recherche au CNRS.
Pas d'annonce de remaniement. Pourtant, l'idée semble sur la table. "Le couple exécutif fonctionne. Edouard Philippe est sorti grandi de la crise alors qu'Emmanuel Macron en sort affaibli. Il n'a peut-être pas intérêt à sortir son Premier ministre. En revanche, certains ministres n'ont pas été à la hauteur. Et il se peut qu'au lendemain des municipales, avec Edouard Philippe, ou sans Edouard Philippe, Emmanuel Macron renouvelle son équipe" conclut Romain Pasquier.
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