Professionnels, passionnés ou simples curieux s’apprêtent à déambuler dans les allées du Salon de l’Agriculture. Ils sont chaque année plus de 630.000 visiteurs à arpenter les allées du salon pour humer les odeurs de la ferme, admirer veaux, vaches, cochons lustrés pour l’occasion et déguster les produits authentiques de nos terroirs. La traditionnelle égérie du Salon a d'ores et déjà été choisie. Elle s’appelle Idéale. C’est une vache charolaise. Elle s’apprête à faire le voyage à Paris avec Jean-Marie Goujat, éleveur à Cours-la-Ville, dans le Rhône. Jean Marie Goujat est un éleveur passionné qui applique un modèle d'élevage respectueux des animaux et de l'environnement. D’avril à novembre, ses vaches charolaises broutent l’herbe dans des prairies naturelles, dans de grands espaces. L’hiver, elles sont nourries au foin, avec du méteil (triticale, blé, orge, avoine) et du maïs produit sur l’exploitation.
Respecter l’animal, l’environnement, un gage de qualité pour la viande charolaise produite par cet éleveur des Monts du Beaujolais. Mais pour Jean-Marie Goujat, cette qualité a un prix et aujourd’hui elle se fait au détriment du respect de l’homme. C’est le message qu’il compte bien faire passer à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Car derrière cette belle vitrine, Porte de Versailles, se cache une réalité assez rude.
Des agriculteurs qui travaillent entre 70 et 80 heures par semaine pour un salaire inférieur au SMIC. C’est aussi la réalité de ce métier. Plusieurs évêques qui effectuent leur mission en milieu rural ont justement prévu de se rendre lundi à Paris pour prendre le pouls des agriculteurs de leur région. Parmi eux, l’évêque de Séez dans l’Orne qui a la charge d’accompagnateur de la mission du monde rural de la Conférence des évêques de France. Interrogé par RCF, Mgr Jacques Habert en dit davantage sur l’enjeu de cette visite.
Au détour des allées, les visiteurs pourront découvrir la ferme digitale. C'est l'un des enjeux du Salon, et du secteur. Car l’agriculture connectée est aujourd’hui une réalité. Il s'agit d'une association qui regroupe une quarantaine de start-up agricoles françaises développant des services et des produits connectés pour faciliter le quotidien des agriculteurs. David Joulin est l’un des fondateurs de la ferme digitale. Il a lancé en 2016 la plate-forme Ekylibre. Dédiée aux TPE agricoles, elle permet de gérer une exploitation de la production à la commercialisation en passant par la gestion des stocks et la comptabilité.
A la veille de ce Salon c’est aussi l’avenir de la politique agricole commune qui est en jeu. Ce sujet était d'ailleurs au coeur de discussions, jeudi, au sommet de Bruxelles. Emmanuel Macron s’est dit déterminé à se battre pour défendre cette "priorité absolue". Il faut dire que les paysans français en sont les premiers bénéficiaires. Sur 56 milliards d’euros annuels de la PAC, plus de neuf milliards reviennent à la France. Le président de la République est attendu samedi dans les allées du Salon. L’an dernier le président avait passé plus de 14 heures sur place. Il avait battu son propre record. L’Elysée a toutefois annoncé que cette année la visite du chef de l’Etat serait plus réduite.
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