Santé mentale : pour Jean-Claude Brochon, président de SOS Amitié La Rochelle :

Fondée en 1960, SOS Amitié n'a de cesse depuis plus de soixante ans de se développer sur le territoire français. Le but, proposer une meilleure couverture des appels, qui font l'association : à toute heure de la journée, il est en effet possible d'appeler SOS Amitié pour échanger avec un ou une bénévole. Et depuis 1982, une association locale existe à La Rochelle, présidée depuis mars 2024 par Jean-Claude Brochon.

Des motifs d'appels aussi variés que les profils d'appelants

"Au départ, ça a été créé pour prévenir le suicide", explique le retraité, "petit à petit, cela s'est élargi à toutes les souffrances que les gens peuvent avoir". Et deux d'entre elles représentent l'essentiel des appels : la "souffrance psychique" et la "solitude". Derrière, on retrouve les problèmes relationnels - famille, amis, rupture, les souffrances physiques, les addictions ou les problèmes matériels. Enfin, les souffrances liées à la sexualité sont bonnes dernières et ne représentent pas "une part importante" des appels.

Des appels qui concernent donc des sujets variés, mais qui émanent également de publics variés. Jean-Claude Brochon estime en effet que s'il y a "un peu plus de femmes que d'hommes", les appelants sont de "tous les âges" et de "toutes les catégories socioprofessionnelles". Un phénomène apparaît toutefois récemment : une augmentation du nombre de jeunes appelants, "à partir de 12 ans" et "en-dessous de 25 ans". Pour le président de SOS Amitié à La Rochelle, "cela montre le mal-être que rencontrent certains jeunes".

Un manque permanent de bénévoles

Au total, en France, ce sont près de 3 millions d'appels annuels que reçoit SOS Amitié, qui dispose de 44 associations locales et 62 postes d'écoute, soit 1900 bénévoles qui se relaient derrière le combiné. Un nombre qui peut sembler important, mais qui n'est pas suffisant : la fédération n'a en effet pu traiter que 559 000 appels en 2022, soit moins d'un appel sur cinq pris en charge.

Si La Rochelle dispose d'une soixantaine de bénévoles et a ouvert il y a trois ans une antenne à Niort, forte de 18 personnes, le recrutement reste toujours une priorité. A l'occasion de la journée nationale de l'écoute le 21 novembre dernier, l'association ainsi organisé un marathon de l'écoute, qui assurait la présence d'un bénévole disponible au poste rochelais pendant 28 heures consécutives. En temps normal, certains créneaux peuvent en effet ne pas être assurés à La Rochelle, mais les appels sont alors retransmis à un poste d'écoute ouvert n'importe où sur le territoire.

Coup double avec cette opération : elle fait connaître le dispositif d'écoute et attire de nouveaux bénévoles. Un engagement loin d'être évident, puisqu'après une formation théorique puis pratique, les bénévoles consacrent "vingt heures par mois" à l'association. "C'est aussi une charge psychologique", reconnaît Jean-Claude Brochon, "tous les appels ne sont pas forcément agréables". Ce qui entraîne des départs et donc une recherche incessante de nouveaux bénévoles pour "couvrir le plus possible toutes les plages de la journée".