Le Service National Universel va-t-il devenir obligatoire ? Pour l'instant, peu de jeunes s'engagent. La Secrétaire d'État chargée de la jeunesse était en Centre-Val de Loire la semaine dernière pour promouvoir ce dispositif.
C'était en juin 2019, le Service National Universel était testé dans une dizaine de départements pilotes, dont le Cher. Depuis, le dispositif s'est généralisé à tout le pays. Il se divise en deux parties, d'abord une phase de cohésion qui dure deux semaines, puis une mission d'intérêt général de 84 h, à réaliser hors du temps scolaire. Pour l'instant, il se fait sur la base du volontariat, mais il pourrait devenir obligatoire à terme, c'est l'une des options envisagées.
Sarah El Haïry est venue au lycée Jean Mermoz à Bourges vendredi dernier pour une session promotion. La Secrétaire d'État, chargée de la jeunesse et du SNU, est une habituée de l'exercice, elle qui bat régulièrement le terrain pour faire connaître le dispositif. Au programme : un échange avec les lycéens pour les inciter à s'engager. Pour l'instant, ils sont encore assez peu à le faire. En 2022, 32 000 jeunes ont tenté l'expérience, sur 50 000 places ouvertes. Alors, faut-il rendre le SNU obligatoire ? « L'objectif que m'a donné le Président de la République, c'est la généralisation » explique la Secrétaire d'État. « Ça veut dire : un maximum de jeunes. Aujourd'hui ce que je vois, c'est que le SNU est encore très porté par des familles au capital social élevé. Moi, ma mission, c'est de le démocratiser et de le rendre accessible. Maintenant, il y a deux hypothèses. Il y a la question de l'intégrer dans un parcours scolaire d'engagement tout au long de la durée des études. L'autre possibilité, c'est de créer plus de séjours sur plus de moments. »
Deux options donc sur la table, c'est le Président de la République qui tranchera. Pour l'instant, l'important, c'est de l'ouvrir à un maximum de jeunes : « Il y avait encore des freins. Il se trouve que les séjours ne prenaient pas en compte les calendriers de vacances, ce que nous avons changé cette année. Il y avait aussi des séjours qui tombaient pendant les périodes de stages professionnels, ce qui pénalisait un peu les jeunes en formation professionnelle, nous avons corrigé ça. Il n'y a plus quota, maintenant un jeune qui veut faire le SNU, on lui trouvera le moment pour le faire. »
Et les jeunes alors, qu'en pensent-ils ? Lélia a 17 ans, et a réalisé son stage de cohésion en juillet 2022 à Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Pour elle, tous ses camarades devraient y passer : « Ça apporte vraiment une éducation différente que l'école, ou les parents ! Pour moi, c'est vraiment quelque chose qui apporte tout ce dont a besoin pour être un bon citoyen ». Que garde-t-elle du SNU ? « Des valeurs, un goût pour l'engagement et une envie d'être plus présente pour ma patrie ». Parmi la quarantaine de lycéens présents lors de la présentation, Tom, un élève de seconde. Il est convaincu : « Je compte le faire cette année, je vais m'inscrire. Plus tard, je veux être militaire, donc ça pourrait me donner un avant-goût ». Le jeune homme va plus loin « Moi, je suis pour que le Service National soit remis ». Qu'attend-il du SNU ? « Ils disent que ça fait mûrir les gens, et ça donne une expérience dans la cohésion entre chacun ! »
Depuis le lancement, 50 000 jeunes sont passés par le Service National Universel. Les inscriptions pour cette année sont ouvertes sur le site du SNU.
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