"«Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque, accueilli ou rejeté», a déclaré le pape à l’occasion de la 104è journée mondiale du migrant et du réfugié. On a beaucoup rappelé l’importance de l’accueil. On oublie parfois de rappeler la richesse de ces rencontres. L’ouverture qu’elles apportent.
En décembre, nous avons été contactés par le Service jésuite des réfugiés (JRS). Un jeune afghan souhaitait passer son BAFA ! Excellente nouvelle pour nous qui sommes en permanence à la recherche de nouveaux chefs et cheftaines. Nous l’avons donc mis en contact avec le groupe de Boulogne-Billancourt (92).
Il faut rappeler que les chefs et cheftaines, accompagnés par les aumôniers, mettent collectivement en œuvre le projet éducatif des Scouts et Guides de France, qui est de proposer la rencontre avec le Christ. Il est vrai que certains nous reprochent parfois d’aller visiter des lieux de culte musulmans, juifs, bouddhistes… Je crois justement que c’est en découvrant ce qui fait sens pour l’autre, en comprenant mieux la foi de l’autre, qu’on peut identifier ce qui constitue l’essence de sa propre foi et donc bâtir une foi d’adulte.
Il est fréquent d'avoir des bénévoles étrangers, et c’est toujours une immense richesse. J’aurais pu vous parler d’Asnaieva, cheftaine à Saint-Denis et qui vient du Congo. Elle a découvert le scoutisme par l’intermédiaire de la chorale de sa paroisse. J’aurais pu vous parler de Yussuf, ce jeune nigérian qui a fui Boko Haram et qui malheureusement ignore toujours si des membres de sa famille ont survécu. Il a été accueilli et protégé par les groupes de Savoie quand il risquait l’expulsion. J’avais été frappé par sa joie lors du pèlerinage au Mont-Saint-Michel.
J’aurais pu vous parler encore de Cristiano, qui était chef scout en Angola. Il a participé à la création d’un nouveau groupe à Rennes cette année et il apprend aux jeunes la prière scoute en portugais. Ou de Georges, ancien chef scout à Alep où il a été blessé par balle lors des premières manifestations contre le régime de Bachar al-Assad. Il est aujourd’hui chef à Metz. Cet été, il a emmené les jeunes protéger la forêt méditerranéenne contre les incendies.
Et du côté du jeune afghan, voici le mail que j’ai reçu une semaine plus tard de la part des responsables de groupe : "Le dîner de Noël nous a donné l'occasion de rencontrer Sardar Wali. Nous avons passé
un bon moment ensemble, il était détendu, convivial et à l'écoute." Bref, la veillée de Noël a été un moment chaleureux et plein d’espérance. Nous allons lui proposer d’être chef des 11-14 ans avec des chefs et cheftaines expérimentés, dont une Péruvienne. Et là, je me suis dit que c’était un beau cadeau de Noël, que ces jeunes avaient vraiment une chance immense de pouvoir grandir avec des adultes aux parcours aussi divers.
Tous les jeunes, tous les bénévoles qui ont croisé la route de ces chefs et cheftaines venus des quatre coins du monde sont sortis enrichis de ces rencontres. Et chacun à sa façon, à sa place, bâtit la paix."
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