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Sauvetage

RCF,  -  Modifié le 26 mai 2020
Le mot sauvetage est utilisé pour parler aujourd'hui du "sauvetage des entreprises", mais d'où vient-il ce terme qui semble maritime ?
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Le mot même de sauvetage ne manque pas de charme si on regarde l’histoire, et le sens le plus courant qu’il a lorsqu’il entre en langue française. On a bien compris qu’il dérive du mot « sauver », lui-même lié à l’adjectif « sauf » bien entendu issu du latin. C’est donc une belle histoire surtout si on la mêle à l’automobile… 

Lorsque le mot apparaît en langue française, très tardivement en 1773, c’est dans le Manuel des Marin, en son tome 2, et en effet un sauvetage consistait d’abord et seulement à sauver un navire, son équipage, ses passagers ou son chargement. Puis en 1811 est venue la « bouée de sauvetage », et en 1831 le « canot de sauvetage ». Bon cela étant, en 1801 l’idée de sauver quelqu’un ou quelque chose d’un quelconque sinistre commençait à émerger. Cependant continue d’arriver en 1859, la ceinture de sauvetage, toujours pour le bateau. Alors il est vrai que les métaphores marines sont extrêmement nombreuses. On dit par exemple qu’une entreprise coule, qu’elle sombre. Et il est bien naturel qu’on évoque maintenant le sauvetage des entreprises automobiles parce que la situation est flottante, l’économie houleuse à cause de la vague de la Covid-19. En fait sur le mot sauver, c’est le sauvage d’un bateau qui aurait dû s’imposer, mais c’était déjà pris, aussi est-on parti de la sauveté pour construire sauvetage. Voilà pourquoi il faut distinguer le sauvetage de l’automobile du sauvage de l’automobile. Sauvage vient en fait de silva, la forêt, d’où le salvaticus transformé en salvage, puis sauvage. Pour revenir au sauvetage, rappelons le mot souche, sauf, qui vient du latin salvus voulant dire « bien portant, en bon état ». Or ce latin est lui-même issu d’une racine indoeuropéenne, signifiant « entier ». C’est vrai que le sauveteur, cherche à ramener les gens en perdition, tout entier ! Ce qui me rappelle la définition du « sauveteur » par les verbicrucistes.

« Zorro de conduite ». Et là, pour le plan de sauvetage de l’automobile, c’est forcément la « conduite automobile » qu’il n’est pas question de laisser en rade. Tiens encore un mot du vocabulaire maritime. Mille sabords !

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Émission Le mot du jour © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le mot du jour

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