En 2025, il y a quelques changements dans notre maillage local. De nouvelles communes apparaissent, comme Sauzé-entre-Bois dans les Deux-Sèvres. C’est le résultat de la fusion de cinq communes, Pers, Plibou, Montalembert, Caunay et Sauzé-Vaussais.
Cette union est devenue officielle le 1er janvier 2025. La nouvelle commune, Sauzé-entre-Bois, compte 2 300 habitants. Et qui dit nouvelle commune, dit nouveau maire. Le 6 janvier dernier, les 56 élus des cinq anciennes communes ont voté. Un candidat, Nicolas Ragot, ex-maire de Sauzé-Vaussais. Sans surprise, il est le premier maire. Il confirme que cette union est un travail de longue haleine, « c'est un travail qu'on a engagé à l'échelle plus large [...] avec tout d'abord onze communes. Nous sommes huit à avoir fait une étude il y a maintenant deux ans, trois ans même. Finalement, nous sommes cinq à avoir fait le choix d'y aller. »
Dans le contexte économique actuel, les fusions sont vues comme un moyen de faire des économies. C’est le cas en Gironde, où Porte-de-Benauge et Saint-Genis-du-Bois forment maintenant une seule et même commune, d’un peu plus de 600 habitants.
Pour le nouveau maire Sauzé-entre-Bois, la fusion est un moyen pour les plus petites communes de mener des politiques plus ambitieuses, « certaines communes sont vraiment dans des tailles critiques pour pouvoir porter des projets. On prend l'exemple de Pers, où il y a 74 habitants avec un budget de fonctionnement de 40 000 euros, c'est très peu. »
Même si ces fameuses économies d’échelles tant recherchées actuellement, ne sont pas l’objectif premier des cinq anciennes communes, « en mutualisant, à terme, on escompte avoir une économie des charges. À terme. Je n'irai jamais dire que créer une commune nouvelle, ça coûte moins cher, puisque ce n’est pas vrai au départ. Ça va coûter plus cher.
Il faut structurer, il faut mettre en place des postes d'encadrement, etc. Donc, on le sait, le début va être un peu plus cher. »
Justement, l'État incite à la fusion des communes. Pour cela, elle met en place une subvention de 15 000 euros durant trois ans. La nouvelle commune de Sauzé-Vaussais va elle aussi bénéficier de cette aide. Gabriel Bideau, docteur en géographie, travaille sur la création de nouvelles communes. Malgré les aides, il n'observe pas forcément d’économie, « Certaines communes vont réussir à faire des économies, mais d’autres communes, inversement, ne vont pas du tout réussir à faire des économies. Elles vont même avoir une augmentation de leurs dépenses. »
Cette augmentation des charges s'explique en partie par le fait qu’il n’y a pas forcément une baisse de la masse salariale. Par exemple, Sauzé-entre-Bois compte actuellement 56 élus, ce qui est presque autant que pour la ville de Poitiers. De plus, avant la fusion, le niveau de revenu des membres des mairies est différent d’une commune à l’autre. En même temps que la fusion, il y a donc un alignement des gratifications, souvent sur les niveaux les plus hauts pour éviter le mécontentement. C’est le cas pour Sauzé-entre-Bois, où les élus des petites communes ont vu leur taux horaire augmenter. Cela n'entraîne donc pas forcément d’économie puisque la charge salariale va augmenter.
Mais pour Gabriel Bideau, il faut aussi mettre en relation d'autres critères comme les services, « Une commune qui avait 500 habitants n'avait peut-être pas, par exemple, de gymnase. Alors peut-être que maintenant qu'elle a fusionné avec trois autres communes de 500 habitants, peut-être qu'elles n'ont pas fait d'économies, mais peut-être qu'elles ont un gymnase. Et donc, si elles n'ont pas fait d'économies, mais qu'elles ont un gymnase en plus, on peut considérer que c'est une amélioration. »
Au niveau des services, il y a une crainte de les voir s'éloigner. C’est ce qu'explique cet habitant de Caunay, « Je pense que Sauzé-Vaussais sera fait en premier et les petites communes seront faites à la fin. » Même crainte sur la distance du côté d’un résident de Montalembert, « J’avais un contact direct avec la mairie, ce qui était sympathique. Je ne sais pas si j’aurai la possibilité d’avoir le même contact avec la nouvelle mairie ».
Nicolas Ragot souhaite rassurer ses concitoyens sur cette fusion, « Au quotidien, l'idée, c'est que ça ne change pas, excepté au niveau des services. Aujourd'hui, à Sauzé-Vaussais, nous avons une mairie ouverte du lundi au samedi. On peut faire les pièces d'identité, il y a différentes propositions qui sont faites sur l'accueil. Notamment l'accompagnement des personnes en difficulté ou des personnes âgées. Nos petites communes voisines n'avaient pas forcément ces possibilités là, par faute de budget et de personnel. L'idée, c'est d'étendre ces services, de pouvoir conserver les mairies déléguées (des anciennes communes) ouvertes telles qu'elles l'étaient auparavant et de proposer des nouvelles choses. »
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