C’est quand on croit tout connaître qu’on fait les plus belles découvertes. Preuve en est à l'église Saint-Irénée, sur la colline de Fourvière, dans le 5ème arrondissement lyonnais. Sa restauration continue, et a même pris une toute autre tournure il y a un peu plus d’un an : le service archéologique de la Ville de Lyon a fait une découverte pour le moins étonnante. L’église n’a pas encore révélé tous ses mystères, dont certains se trouvent sous la surface.
Pour comprendre la découverte, il faut tout d’abord s’intéresser à l’édifice de manière générale : la basilique funéraire Saint-Irénée est citée dans les sources écrites dès le VIe siècle. Elle a été édifiée aux portes de la ville antique sur une vaste nécropole. Elle accueille alors un important pèlerinage autour de la tombe de l’évêque de Lyon Saint Irénée, située dans la crypte. L’église haute, actuelle, a été reconstruite aux XVIIe-XIXe siècles. L'église Saint-Irénée est, pour sa partie basse, l'une des plus anciennes de France. Un édifice en restauration, dirigé notamment par le service archéologique de la Ville de Lyon, et Charlotte Gaillard, l’une des archéologues du service, que j’ai rencontré et qui a piloté ces recherches.
Charlotte Gaillard et le service archéologique de la Ville de Lyon peuvent notamment s’appuyer sur les travaux d’un homme pour comprendre la découverte dont on va parler : Jean-François Raynaud, un homme important dans les connaissances que nous avons aujourd’hui de l’église Saint-Irénée. Un homme qui a travaillé longuement dans les années 70 sur cet édifice et ses secrets. Et c’est notamment à la lumière de ses travaux que nous savions que quelque chose se cachait sous nos pieds, sans pour autant savoir précisément son état de conservation. Direction la crypte, et les explications de Charlotte Gaillard : « Pendant la restauration, nous avons dû piquer des enduits dans la crypte. Et le fait de les piquer a permis de faire apparaître notamment la voûte au-dessus du cœur. Mais ils ont aussi déposé le sol. Et surprise : on se retrouve avec un socle bétonné de 80 centimètres de haut (...) et si jamais le parti pris est celui de le faire tomber, nous pourrons étudier le bas de l’édifice. Et une première abside qu’on a commencé à percevoir ». Tout l’enjeu maintenant est de savoir dans quel état de conservation se trouve cette partie basse, et surtout, permet de comprendre comment cette crypte a été construite. L'église Saint-Irénée n’a pas encore livré tous ses secrets.
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