Ce service national universel sera testé à partir de l’automne 2019. Le principe est simple : tous les garçons et les filles âgés de 16 ans devront effectuer une première étape dite de “cohésion”. Etape au cours de laquelle les adolescents devront passer 15 jours en hébergement collectif sur un temps de vacances scolaire.
Une deuxième étape de 15 jours dite de “projet collectif “ devra être réalisée en lien avec des associations ou des collectivités. Cette période de service d’un mois au total aura un caractère obligatoire et devra permettre à la fois le brassage social, la transmission de savoir en matière de sécurité civile, de défense, de connaissance des dispositifs d’engagement.
Les jeunes pourront ensuite choisir sur la base du volontariat de poursuivre un engagement de 3, 6 ou 12 mois dans le domaine associatif, culturel, militaire, civique. Cette dernière version du service national universel est toutefois moins ambitieuse que les engagements affichés par le candidat Macron lors de sa campagne présidentielle et même lors de son discours à la Défense le 18 mars 2017. Emmanuel Macron avait alors insisté sur une “expérience militaire” pour les jeunes.
Dans ce même discours le chef de l’Etat avait souhaité que ce service national universel soit encadré par les armées et la gendarmerie nationale. Si le projet final n’a aujourd’hui plus rien de militaire, il a été confié par Emmanuel Macron au général de brigade Daniel Ménaouine, qui fut notamment chef d'état-major de la Minusma au Mali.
C’est lui qui a présidé le groupe de travail sur le service national universel. “Un projet qu’il définit comme” un projet de société par les jeunes et pour les jeunes”. “Un plan de cohésion nationale de mixité sociale et territoriale.” Une vision que ne partage pas Michel Goya. Ancien colonel des troupes de marine, et auteur du livre "Res militaris. De l'emploi des forces armées au XXIe siècle", (éd.économica), il estime que l’on est désormais loin du projet initial.
Trouver un contenu des moyens, voilà ce qu’il manque au projet. Pour Michel Goya, le service national universel tel qu’il est aujourd’hui dessiné comporte un certain nombre de contraintes, en particulier juridique sur le caractère obligatoire de ce SNU. Le gouvernement devra donc réviser la constitution pour autoriser une obligation du service à l’ensemble d’une classe d’âge.
Des contraintes juridiques mais aussi logistiques et matérielles pour loger et encadrer les six cent à huit cent mille jeunes concernés. Que pensent justement les jeunes de ce service national universel ? Certaines organisations de jeunesse comme le syndicat général des lycéens déplore le caractère obligatoire de ce projet.
Pour la Fage la première organisation étudiante, si le projet est encore flou il va dans le bon sens. La Fage propose d’étendre d’un jour à une semaine l’actuelle journée défense et citoyenneté, plutôt que de passer 15 jours dans un internat. Du côté de l’association Unis Cité qui milite pour la mise en place du service civique, on juge que la durée obligatoire d’un mois de ce service national universel est trop courte pour que cette expérience citoyenne est un réelle impact.
Le service national universel sera donc testé à partir de l’automne 2019. Il sera ensuite étendu progressivement pour atteindre toute une classe d’âge en 2026, soit les enfants aujourd’hui âgés de 9 ans.
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