Après avoir lavé les pieds de ses disciples,
Jésus parla ainsi :
« Amen, amen, je vous le dis :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous,
si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle.
Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis,
mais il faut que s’accomplisse l’Écriture :
Celui qui mange le pain avec moi
m’a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ;
et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »
Source : AELF
Jésus vient de laver les pieds de ses disciples, cela se passe lors d’un repas qui a lieu peu avant la Pâque. Les deux premiers versets que nous avons entendus sonnent comme une conclusion solennelle qui s’ouvre « Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. »
Le lavement des pieds est un exemple à suivre. Il est un geste révélateur, révélateur de Dieu dont Jésus est l’envoyé. N’oublions pas que le narrateur introduit ce geste en parlant de l’amour de Jésus pour les siens : « C'était juste avant la fête de la Pâque. Jésus savait que l'heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller auprès du Père. Il aimait les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout. » Le lavement des pieds est manifestation, manifestation de l’amour de Jésus. C’est un geste où il se donne, un geste où Dieu se donne, un geste d’humilité, une attitude d’humble service que Jésus offre comme règle de vie pour la communauté des croyants. La passion est imminente, et Jésus prononce pourtant cette béatitude « Si vous savez cela, heureux êtes-vous, si vous le faites ».
Dans ce geste de serviteur que fait Jésus, c’est Dieu qui se révèle ; et pour ses disciples c’est découvrir en Jésus le « je suis », puisque Jésus emploie encore ce « moi je suis » que j’ai déjà relevé cette semaine. Découvrir en Jésus ce « Je suis », c’est découvrir le Dieu qui se révèle à Moïse au buisson ardent : « Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : c'est ainsi que tu répondras aux Israélites : (Celui qui s'appelle) “ “ Je suis ” ” m'a envoyé vers vous. »
Dieu se rend présent au cœur du monde à travers les hommes qu’ils envoient comme il a envoyé son Fils. Ce sont les derniers mots de notre passage : « Amen, amen, je vous le dis, qui reçoit celui que j'envoie me reçoit, et qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. »
C’est la seule fois que Jean utilise le terme « apostolos » que l’on peut traduire par « apôtre » ou « envoyé » pour parler de ses disciples. Il évoque bien sûr l’envoi des disciples avec le verbe correspondant « apostellô ». Au bord de la passion, c’est bien de mission dont il s’agit, et de la mission dans un contexte de persécution que Jésus évoquera plus tard à ses disciples : Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.
Dieu n’est pas absent du monde, en Jésus il se rend présent. Cette présence de Jésus advient, se dit, se communique en se mettant à la suite du Seigneur, venu pour servir plutôt que pour être servi.
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