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Simon Kruk: "la fin de Daesh ne réglera pas tout"

RCF,  - Modifié le 13 mars 2017
Le groupe jihadiste Etat islamique enregistre depuis plusieurs semaines des défaites militaires, en Irak et en Syrie.

Daech subit depuis plusieurs mois de sérieux revers militaires, face aux forces irakiennes appuyées par une coalition internationale sous commandement américain et en Syrie face aux forces militaires arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis, face aux forces turques également et aux forces armées loyales à Bachar el-Assad.

 

Russes et Américains recomposent le Moyen-Orient

Depuis plusieurs semaines, l’étau se resserre sur les deux grands fiefs de l’Etat islamique. A Mossoul en Irak où les jihadistes sont pris au piège, et à Raqqa en Syrie. Pour Simon Kruk, historien spécialiste du Proche et Moyen-Orient, "il faut comprendre qu’il y a une véritable volonté de Mr Poutine et Mr Trump de mettre tout en œuvre ensemble pour essayer d’éliminer le plus rapidement  ces mouvements terroristes afin de redonner un espoir à la reconstruction d’une autre Syrie".

"Si on remet ça en perspective historique, on remarque que les Russes et les Américains ont hérité en 1945 d’un Moyen-Orient créé par les Français et les Anglais. Ce Moyen-Orient aujourd’hui, un siècle après, avec les printemps arabes et la fin de la guerre froide, les Russes et les Américains sont en train de recomposer un autre Moyen-Orient. C’est le tragique de l’histoire" ajoute cet historien.

La fin de Daesh ne règlera pas tout

En attendant, sur le terrain, à Mossoul, la bataille décisive se joue désormais dans la partie Ouest. Les jihadistes sont pris au piège, tous comme de nombreux civils. "Les militaires opèrent avec beaucoup de prudence, même si les Russes étaient assez partisans d’une opération à la Tchétchène. Il y a cependant une progression lente, assez efficace, pour éviter un maximum de victimes civiles. Mais la ville de Mossoul n’est libérée qu’à moitié pour l’instant" précise Simon Kruk.

La fin de Daesh ne règlerait cependant pas tous les problèmes du Moyen-Orient. "Elle ne règlera pas tout. On voit la fin de Daesh et l’apparition d’Al-Qaeda de nouveau. Il y aura même une dispersion des terroristes dans d’autres endroits, ce qui peut être dangereux pour la région et pour l’Europe. En revanche, cela permettra une nouvelle configuration qui se dessinera petit à petit" précise ce spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.

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