L'avancée vers Raqqa se poursuit doucement. Parallèlement à ce nouveau succès militaire, les Etats Unis souhaitent armer les Kurdes de Syrie, tandis que les Russes veulent proposer une résolution qui instaurerait des "zones de désescalade" dans le pays.
Mercredi, une ville situé sur la route de Raqqa a donc été reprise par la coalition arabo-kurde. "C’est une ville symbolique pour une raison très importante, c’est la ville d’un grand barrage. Un barrage aussi important pour les Syriens que le barrage d’Assouan pour les Egyptiens. C’est également une ville sur la route de Raqqa, ce qui permet vers le fief central de l’Organisation État islamique" explique Simon Kruk, historien, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient. L’étau semble se resserrer sur Daech. "On ne peut pas dire que tout est terminé, puisqu’une grande bataille se prépare avec la reprise de Raqqa, mais petit à petit la pression se renforce sur Daech" ajoute-t-il.
La communauté internationale s’agite par ailleurs depuis quelques semaines sur le dossier syrien. Donald Trump a demandé mercredi au ministre Lavrov de contenir le régime syrien et l’Iran. "Il peut être entendu puisqu’il y a une volonté russo-américaine de partager la Syrie en plusieurs zones. Américains et Russe sont visiblement d’accord sur ce partage-là. On avance sur une solution politique chapeauté par les Russes et les Américains en se servant des Iraniens, du Hezbollah, du président syrien et en contenant aussi les efforts israéliens" analyse encore Simon Kruk.
Dernièrement, les Etats-Unis ont proposé d’armer les kurdes engagés dans le conflit syrien. Une annonce réalisée peu de temps avant la visite du président turc, Erdogan, à Washington, qui considère le PKK et son pendant syrien comme des organisations terroristes. "Les Américains ont toujours voulu armer les Kurdes. Il y a un petit clin d’œil à la Turquie vis-à-vis de ses revendications territoriales en Syrie" analyse le spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.
Pour Simon Kruk, il est évident que la Syrie sortira profondément modifiée de cette guerre. "On se dirige vers une transformation complète de cette région. On se rend compte que les Européens n’ont très peu de prise sur cette région. On écrit une autre histoire. On va retrouver une autre Syrie qui correspond plus à la situation démographique des zones sur lesquelles on travaille" conclut l’historien.
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