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Souviens-toi de nos enfants, de Samuel Sandler

RCF,  - Modifié le 4 avril 2018
Christophe Henning nous présente cette semaine "Souviens-toi de nos enfants", livre écrit par Samuel Sandler, père et grand-père de victimes tuées par Mohamed Merah il y a cinq ans.

Ce n’est pas un roman, mais c’est de la littérature. Ce livre est un témoignage bouleversant, celui d’un père, qui a vu mourir son fils et ses petits enfants. C’était à Toulouse, le 19 mars 2012, quand un tueur s’en est pris à l’école juive d’Ozar Hatorah. Je vous en parle aujourd’hui, parce que ce récit est arrivé la semaine dernière en librairie, cinq ans après le drame… Alors même que la folie meurtrière sévissait encore non loin de Carcassonne. Face au malheur, il ne reste que le silence, les pleurs, et peut-être la littérature. Le texte de Samuel Sandler n’est pas seulement une réaction à la douleur, c’est le questionnement irréductible de l’injustice, de l’incompréhensible, de l’insupportable. Comment dire l’indicible, si ce n’est par ces mots sensibles, comme il l’écrit : « Je ne ressens rien, rien d’autre que le vide. Un vide dans lequel personne ne peut m’approcher. Je suis ce vide. Est-ce cela le chemin d’épreuve ? »
 
Ce livre rend hommage aux victimes de Mohamed Merah il y a cinq ans.
On pense évidemment au colonel Beltrame, aux autres victimes de Trèbes… On se souvient aussi du texte bouleversant d’Antoine Leiris : « vous n’aurez pas ma haine ». Les mots aident ceux qui survivent… « J’écrirai pour faire de la malédiction un mensonge. Un récit contre l’anéantissement dans la poussière. De l’encre pour conjurer le sang versé » confie Samuel Sandler qui a écrit son témoignage avec la journaliste Emilie Lanez. Dans les larmes, remonte la blessure indélébile des membres de la famille morts dans les camps de concentration… Et l’on sait combien la littérature « concentrationnaire » - quel horrible mot – a été importante pour en parler : La nuit, d’Elie Wiesel, Si c’est un homme, de Primo Levi, L’écriture ou la vie, de Georges Semprun pour ne citer qu’eux. Face aux drames d’aujourd’hui, il faut encore écrire…
 
Le livre de Samuel Sandler sort cinq ans après le drame : il faut du temps pour livrer ce genre de témoignage. Il faut aussilaisser aussi le temps à la justice : Samuel Sandler raconte aussi comment tout ce temps passé entretient la souffrance. Mais c’est aussi un livre d’espérance : car « La douleur ne triomphera pas du souvenir », écrit l’auteur. La mémoire des victimes, de toutes les victimes doit perdurer. La littérature peut y contribuer, et faire d’un livre une stèle de papier. Rappeler le tragique de la mort, mais aussi la beauté de la vie. Après la nuit, surgit l’aube, comme l’écrit Samuel Sandler : « Chaque journée est une offrande que Dieu fait aux hommes, un don accueilli avec confiance ».

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